Cyclisme : quels bénéfices pour les communes moyennes traversées par la course Paris-Nice ?

Chaque année, depuis 1933, le calendrier cycliste de début de saison est ponctué par la course Paris-Nice. Mais au-delà des enjeux sportifs évidents, la Course au Soleil représente également une aubaine pour les communes qui voient ces forçats de la route les traverser.

Tadej Pogacar s’impose en solitaire à l'issue de l’ultime étape du Paris-Nice et remporte cette 81e édition. Photo : Flickr

Tadej Pogacar s’impose en solitaire à l’issue de l’ultime étape du Paris-Nice et remporte cette 81e édition. Photo : Flickr

Derrière ces sportifs qui font la une et prennent toute la lumière, une quantité non négligeable d’hommes et de femmes œuvre dans l’ombre au quotidien depuis des mois pour faire de la course Paris-Nice 2023 une réussite. L’arrivée triomphale de Tadej Pocagar sur la Promenade des Anglais, dimanche 12 mars, n’aurait pas été possible sans le dévouement et l’investissement de plusieurs centaines de communes en France et plusieurs dizaines en Auvergne-Rhône-Alpes.

Un travail de l’ombre

Que ce soit Saint-Rémy-en-Rollat, Vichy, Le Vernet ou encore La Chapelle, toutes ces villes ont eu l’occasion de voir le peloton sillonner leur centre-ville. “C’est une vraie valorisation, de la reconnaissance et surtout une mise en avant du territoire bourbonnais”, se félicite Philippe Costelle, directeur chargé des sports au sein de Vichy Communauté. Des bénéfices qui sont le fruit d’un important travail initié en amont. Pour accueillir Paris-Nice sur son sol, la ville n’a pas eu besoin de candidater et ASO, organisateur officiel de la Course au Soleil, a pu s’entendre avec la présidence de Vichy Communauté en décembre 2022 sur le passage des coureurs au sein de la ville thermale.

Les négociations étaient alors d’actualité pour une arrivée en mars 2023, ce sur quoi le comité a définitivement statué, mais surtout la prévision d’une arrivée qui n’a encore jamais été faite, au sommet de la Loge des Gardes”, explique Philippe Costelle. Pour accueillir l’étape, c’est environ 40 000 euros qui ont été mobilisés par l’agglomération. “On a pris en charge l’installation de la Croix-Rouge, des sanitaires, les barrières à installer et des locaux mis à disposition”, détaille le directeur du pôle sport.

Tous ces efforts n’empêchent pas une crainte : celle de la neige. La loge des gardes constitue à la fois le lieu majeur du passage du Paris Nice en terre bourbonnaise, mais aussi celui le plus enclin à être victime des intempéries. Fort heureusement, seule la pluie est finalement de la partie et le spectacle a été assuré aussi bien sur le bord des routes qu’à la télévision, une réussite pour Vichy communauté qui a su mettre en place pour la première fois le passage de la course au soleil au sein de la loge des gardes.

La communication en ligne de front

Pour profiter comme il se doit de la caisse de résonance médiatique offerte par Paris-Nice, les villes qui jalonnent le parcours se lancent alors dans un véritable contre-la-montre. “Les choses s’accélèrent début février 2023, à un mois du départ de la course. Plutôt que d’axer notre communication sur la richesse de notre patrimoine dans un but purement touristique, on a préféré assurer le bon déroulé de l’épreuve en communiquant en priorité des informations pratiques pour que cette journée soit un succès et convienne à tous”, se rappelle Marine Noca, chargée de communication à la mairie de Saint-Symphorien-sur-Coise, village départ de la 5ème étape. Tout au long des mois de préparations, c’est conjointement que les organisateurs et la municipalité ont peaufiné l’événement, ne laissant pas sa place au hasard. “ASO nous fournissait le cahier des charges à suivre et nous, on se chargeait de l’appliquer à la lettre.

En parallèle des efforts entrepris par la municipalité de Saint-Symphorien-sur-Coise, Marine Noca tient tout particulièrement à remercier “le monde économique qui a joué le jeu”. “Le jour de la course, les commerçants du village avaient, pour beaucoup, décoré leurs vitrines sur le thème du cyclisme. À leur manière, ils ont aussi participé au rayonnement de la commune durant cette période ”, se réjouit-elle.

“Capitaliser sur le long terme”

Bien que l’aire de départ soit repartie aussi vite qu’arrivée, les retombées économiques, elles, vont mettre bien plus de temps à se faire ressentir. “La mairie a investi, à elle toute seule, une très grosse somme pour accueillir ce départ alors, on veut capitaliser sur le long terme”, se rassure Marine Noca. “Les bénéfices ne sont pas immédiats et on pourra ressentir le potentiel médiatique de l’événement dès cet été si des gens viennent en ayant entendu parler de notre village via Paris-Nice”, ajoute-t-elle.

Une ambition partagée, mais nuancée par Jean-Luc Fontaine, conseiller municipal à la mairie de Laprugne, ville hôte de l’arrivée de la 4e étape de ce Paris-Nice 2023. “Ce n’est pas le Tour de France non plus. Les gens amassés devant leur télé et sur le bord des routes sont bien moins nombreux qu’en plein mois de juillet. Il faut être réaliste, le passage des coureurs n’a finalement pas apporté grand-chose à notre commune d’un point de vue économique.” Loin de lui pour autant l’idée de négliger le potentiel d’un tel événement à l’échelle de son village. “Le public a répondu présent, malgré le temps peu clément et ça, c’est le plus important”.

Raphaël Palma et Vincent Le Bris 



Catégories :Auvergne

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