La place du Cavilam dans la vie étudiante de Vichy

Le Cavilam, centre d’approches vivantes des langues et des médias, accueille tous les mois entre 80 et 1 200 étrangers à Vichy. Cette association est au cœur de la vie étudiante de Vichy. Mais les enjeux concernant les échanges culturels et le partage des espaces communs divisent. 

Hall du pôle Lardy où les étudiants français et étrangers peuvent se retrouver. Photo : Mathilde Guémené

Hall du pôle Lardy où les étudiants français et étrangers peuvent se retrouver. Photo : Mathilde Guémené

« Cette semaine, ils sont plus de 400 ». Le Cavilam, centre d’approches vivantes des langues et des médias, est une association qui accueille près de 4 000 étrangers par an venus découvrir le pays ou perfectionner leur français. En fonction des saisons, ils sont plus ou moins nombreux par semaine. En janvier, une centaine d’étudiants sont présents tandis qu’en été, ils peuvent être 1 400 sur une semaine.

Grâce à l’association, environ 128 nationalités différentes sont déjà passées par Vichy.  « Parfois, nous avons des Nord-Coréens et des Sud-Coréens présents en même temps. C’est important pour nous que Vichy soit une zone neutre », explique Murielle Bidault, animatrice au Cavilam. Cette multiculturalité que permet l’association peut être un atout pour les étudiants français comme étrangers. Pour faciliter les échanges, certains BDE essayent d’organiser des activités. 

Des activités organisées pour favoriser les échanges

« On ne profite pas assez d’avoir des étudiants du Cavilam juste à côté de nous. On a du mal à aller les voir », exprime Maëlle Beaucourt, étudiante et vice-présidente du bureau associatif des étudiants du pôle (BDE). Partis de ce constat, les membres du BDE ont décidé cette année de créer de l’échange culturel entre étudiants : « On a eu l’idée de faire des soirées jeux avec ces étudiants. » Après avoir initié deux soirées jeux dans l’année, Maëlle souligne une bonne entente avec ces étudiants. « On a pu constater que ce sont des personnes vraiment gentilles et extrêmement ouvertes et c’est très enrichissant de découvrir d’autres cultures. » Pour Thomas Fabro, étudiant français en filière MMI (métiers du multimédia et de l’internet), qui a participé à ces échanges, c’est une aubaine. « On a la chance d’avoir un contact hyper facile avec des gens qui viennent du monde entier. »

Du côté du Cavilam, les propositions de rencontres faites par le passé n’ont jamais vraiment fonctionné. « Nous ne connaissons pas bien les disponibilités des étudiants français et nos activités sont souvent payantes », déclare Murielle Bidault. Mais l’animatrice est ouverte à toute proposition venant des étudiants français. « Les personnes que nous accueillons aiment bien pouvoir échanger. » Mais malgré ces activités, il est souvent difficile de se mélanger.  « Je ne leur parle pas. Nous sommes entre nous et eux sont également entre amis », déclare Victor Ollivier, étudiant en journalisme. 

« Quand on arrive dans un lieu que l’on ne connaît pas et dans lequel on ne maîtrise pas parfaitement la langue, on préfère rester en groupe et on n’ose pas parler aux étudiants français », confie Kazumi Takano, étudiante japonaise. De plus, selon Thomas, les Français n’osent pas assez aller voir les étrangers. « Les étudiants du Cavilam font déjà un grand effort en venant en France pour apprendre la langue, alors je pense que c’est nous qui devons les intégrer. » Murielle Bidault a pu observer que, selon les années, les tentatives d’échange sont plus ou moins nombreuses en fonction des envies des étudiants français, mais dans la majorité des cas, elles se font rares. Ce constat se fait ressentir auprès des étudiants du Cavilam : « Je trouve ça dommage que l’on n’ait pas de réel échange avec les étudiants français. Cela pourrait se faire dans le cadre des cours », explique Jules Mulder, étudiant venu des Pays-Bas. 

Un espace étudiant trop petit

Au-delà des échanges parfois difficiles entre étudiants, une autre problématique subsiste. En effet, avec plus de 4 000 étudiants étrangers accueillis en 2019, le manque de place dans les locaux du pôle universitaire se fait ressentir et plus particulièrement au niveau du restaurant universitaire. « En été, lorsqu’il y a le plus de groupes du Cavilam, la queue du restaurant universitaire arrive jusqu’aux portes du pôle Lardy », explique Julien May, cuisinier. Alors que certains étudiants ont peu de temps pour manger, Victor Ollivier déplore le manque d’organisation. « Par période, il y a trop de monde. » Certains étudiants français, comme Victor Ollivier, ont l’impression que le Cavilam se développe sans prendre en compte le manque de place. Pourtant, le pôle universitaire de Vichy essaye de réfléchir à des solutions. 

Environ 500 étudiants mangent tous les jours au restaurant universitaire de Vichy. Photo : Mathilde Guémené

Environ 500 étudiants mangent tous les jours au restaurant universitaire de Vichy. Photo : Mathilde Guémené

« On veut que toutes nos formations et tous nos partenaires soient logés dans de bonnes conditions », déclare Caroline Da Conceicao, directrice du pôle universitaire. Elle explique que face à la saturation des bâtiments et du restaurant universitaire, ils sont à la recherche de nouveaux locaux. « Nous avons en projet de transférer la bibliothèque universitaire de l’Orangerie dans la médiathèque Valéry Larbaud. » Cela permettrait d’avoir un nouvel espace qui pourrait accueillir une extension du restaurant universitaire. De son côté, le Cavilam met en place le midi des sorties de cours en décalé. « En période de fortes activités, certains terminent à 11 h 45, à 12 h et d’autres à 12 h 30 », explique Murielle Bidault. Caroline Da Conceicao espère que ces solutions pourront, à terme, permettre à tous les partenaires de se développer sans frein et permettre encore plus d’échanges entre les cultures.  

Mathilde Guémené et Arnaud Didier



Catégories :Vichy

Tags:, ,

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :