Leur passion commune pour le fromage les a poussés à en faire leur métier. Diplômés depuis un an, Lénaïc Voisin Leclere et Marlène Voisin Leclere ont installé leur crèmerie à Vichy (Allier), samedi 19 novembre. A travers leur vitrine, ils essaient de faire saliver les clients en exposant leurs produits.

Lénaïc coupant le gruyère, au fil. Photo : Corentin Garault
Sur sa blouse noire bien repassée, Lénaïc a fait broder son prénom en lettres d’or, au niveau de son cœur. Sur sa tête, son béret noir cache ses cheveux bruns bouclés. Derrière sa fine barbe, son sourire apparaît lorsqu’un client entre dans la crèmerie. Une crèmerie dont les saveurs auvergnates viennent chatouiller les narines dès la porte franchie.
La vitrine du commerce pousse à franchir la porte. Derrière celle-ci, des produits fermiers, de la bonne humeur, un espace dégustation, une équipe passionnée, des fromages au lait cru, de l’écoute et des conseils, de la gourmandise et bien sûr des découvertes attendent les clients. C’est en tout cas la promesse que font le couple diplômé depuis un an.
Et cela se vérifie quand deux dames viennent faire leurs provisions. À chaque question, Lénaïc apporte une réponse dans laquelle on ressent une vraie passion pour le monde du fromage, sans oublier le sourire aux lèvres qui ne le quitte pas.
Des études tardives
Le projet des deux trentenaires, savoyards d’origine, les a poussés à quitter leur terre natale pour venir s’installer à Vichy il y a un an. À l’aube de leurs 30 ans, ils ont décidé de reprendre leurs études. Pour ce faire, direction Lyon, la capitale des Gaules. C’est dans cette ville, qu’ils ont passé leur Certificat de qualification professionnelle (CQP) crémiers/fromagers. “Nous étions encadrés par deux Meilleurs ouvriers de France qui sont François Robin, le monsieur fromage et Didier Lassagne, ancien crémier à la retraite qui avait de très belles boutiques notamment une à côté du Parc de la Tête d’or”, explique Lénaïc.
En parallèle de leur formation, Lénaïc est en alternance chez Romain Guibert à Aix-les-Bains. Ce dernier va recevoir officiellement le titre de Meilleur ouvrier de France lors d’une cérémonie officielle à la Sorbonne en mai prochain. Tandis que Marlène était chez une fruitière en Savoie, l’entreprise Chabert. Mais derrière l’apprentissage, un projet mûrit dans leur tête.
La volonté d’ouvrir une crèmerie
“Nous avions le projet d’ouvrir notre crèmerie après notre formation. Nous ne voulions pas nous installer à Aix-les-Bains, car c’est une ville trop petite pour deux crémiers.” Alors pourquoi ne pas se tourner vers leur terre d’origine, la Savoie ? “Le problème de la Savoie, ce sont les prix. Les loyers sont exorbitants”, affirme Lénaïc.
Après moult réflexions, ils ont donc choisi de s’installer au cœur de l’Allier, à Vichy. “C’est comme à Aix-les-Bains, c’est le même type de ville.” Débutés en mai 2022, les travaux ont permis aux deux collègues d’inaugurer leur projet, samedi 19 novembre. Une ouverture satisfaisante pour eux : “On a eu de bons retours sur les produits, sur les visuels de la boutique qui est moderne. En plus de ça, on a été très bien accueillis donc c’est plutôt un bon début”, explique Lénaïc le sourire aux lèvres.
Un large panel de produits
Pour satisfaire le plus grand nombre d’amateurs, la crèmerie propose entre 60 et 65 sortes de fromage et une vingtaine de produits crémiers. Au total, environ 90 produits sont proposés à la boutique. L’objectif pour Lénaïc et Marlène est de passer en direct producteur sur les fromages d’Auvergne d’ici un an. Pour l’instant, l’objectif de Lénaïc et Marlène est de se stabiliser financièrement. “Nous ne faisons pas assez de direct producteur, mais c’est provisoire. On n’a pas eu le temps de trouver des locaux qui travaillent comme nous en avons envie et il faut que ce soit rentable pour nous.”
“Pour faire du direct producteur, il faut que l’on ait un camion réfrigéré que nous ne pouvons pas payer pour l’instant.” – Lénaïc
En attendant, les deux crémiers font de la transformation fromagère directement depuis la boutique qu’ils ont équipée d’un laboratoire de transformation. Ils proposent leurs produits à la vente. La clientèle peut retrouver des produits comme du Fontainebleau à la praline, du brie à la noix ou encore du Saint-Marcellin aux noisettes.
Ne pas forcer la vente
Voici la valeur principale qui règne dans la tête de Lénaïc et Marlène : ne pas forcer la vente. “Nous partons du principe que si les gens ne veulent pas acheter de fromage, on ne va pas les forcer.” Une valeur qui les a conduits à sécher un cours de communication lors de leur formation. “Avec nos camarades, on a tous séché pour aller récupérer une livraison de fourme de Montbrison qu’on a mangée avec du pain de seigle. C’était bien mieux que le cours qu’on devait avoir”, affirme-t-il en rigolant sans une once de regrets.
Plutôt que de forcer la vente, Lénaïc et Marlène veulent proposer aux clients de goûter les produits avant l’achat afin qu’ils puissent choisir le meilleur pour leurs papilles. Pour ce faire, un espace dégustation est situé dans la boutique. Dans cet espace, Lénaïc et Marlène ont également pour projet de proposer des soirées dégustation sur réservation et de proposer des planches de fromages à grignoter sans oublier une bière ou un verre de vin en accompagnement. Une chose est sûre, en sortant de la crèmerie, vous repartez avec le beurre, l’argent du beurre et le sourire du crémier.
Timothée Peigney
Catégories :Vichy
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