L’entreprise auvergnate Yacon&Co propose une alternative au sucre grâce au yacon, un tubercule originaire du Pérou. Depuis un an et demi, les fondateurs vendent dans toute la France et dans quelques pays frontaliers du sirop de yacon et des pâtes à tartiner.

Les produits de la marque Yacon&Co vendus dans les rayons de Biocoop. Photo : Jeanne Paumier
Ils revendiquent « 30 % de calories en moins et quatre fois moins de sucre ». Les fondateurs de Yacon&Co ont été attirés par le yacon pour ses propriétés. Ce tubercule, aussi appelé poire de terre, est originaire du Pérou. Pourtant depuis 2021, l’entreprise fait pousser du yacon en France. Pour pouvoir produire ce fruit habitué aux climats de l’Amérique du Sud, une phase de test est primordiale, notamment pour trouver les régions disposant du climat le plus favorable à la pousse du yacon.
« Il faut une région où les gelées sont rares. Les meilleures récoltes se font en Bretagne, où il ne fait ni trop chaud ni trop froid », explique Raphaëlla Nolleau, co-fondatrice de l’entreprise auvergnate. Dans l’ensemble, les résultats sont encourageants pour l’entreprise. « Cette année, nous avons récolté 3 000 plants produits dans la montagne Bourbonnaise et aussi en Bretagne. L’année prochaine, nous multiplierons par dix notre récolte », s’enthousiasme la jeune femme.
Transformé en sirop, le fruit est une alternative au sucre. « En plus, le sirop de yacon est bon. En termes de goût et de texture, ça ressemble au miel et au sirop d’érable. » D’ici 2024, l’entreprise veut produire un sirop 100% français. En effet, pour le moment, le sirop est importé fini en France. Les pâtes à tartiner, à base du sirop et de noisettes importés, sont, elles, transformées à Cusset. « Nous travaillons avec des prestataires locaux. On sait que les conditions et la qualité du produit sont bonnes », assure Raphaëlla. Le sirop de yacon permettrait, dans le futur, de diminuer la consommation de sucre des gens. « Aujourd’hui, un enfant de huit ans a consommé plus de sucre que ses grands-parents durant toute leur vie », déplore la jeune femme. En effet, il y a du sucre dans la majorité des produits vendus en grande surface. Dès leur plus jeune âge, les enfants en consomment donc en grande quantité et le yacon serait une alternative pour limiter cela.
Une solution pour limiter le sucre
Rechercher une alternative au sucre, c’est ce qui lie les trois fondateurs de Yacon&Co, Raphaëlla Nolleau, Clément Poyade et Thierry Barrier. En effet, pour Thierry et Raphaëlla, cette recherche représentait un enjeu important pour leur santé. Devenue végétarienne après son emménagement à New York, Raphaëlla s’est rendu compte qu’elle avait des problèmes de digestion et qu’elle était plus souvent fatiguée. Des problèmes de santé, qui après quelques tests, se sont révélé être dus au sucre, et non pas au gluten comme elle le pensait à l’époque. « Je ne faisais pas très confiance aux viandes américaines. Ça ne me faisait pas trop envie », confie-t-elle. « Du coup, je compensais avec des glucides ».
Raphaëlla a donc commencé à chercher de son côté des solutions pour limiter sa consommation de sucre avant de rencontrer Clément, qui lui a, à son tour, présenté Thierry. Ce dernier était aussi en recherche d’une alternative au sucre afin de lutter contre son diabète de type 2 et limiter sa prise d’insuline à laquelle son corps commençait à s’habituer. Pour cela, Thierry a donc effectué un rééquilibrage alimentaire et découvert le yacon pour remplacer le sucre. Après cette découverte, tous les trois ont décidé de monter ensemble leur entreprise Yacon&Co pour « sauver les français du sucre », comme le déclare Raphaëlla. Néanmoins, cela à un prix : 9,90 euros le pot de 200 grammes de pâte à tartiner.
Dans un premier temps, les trois associés ont voulu tester la réaction des Français à ce nouveau produit. La vente des premiers pots ayant été plutôt bien accueillie, cela a permis à Yacon&Co de continuer à se développer. Jusqu’à aujourd’hui, les pots de sirop sont encore importés et grâce à des machines artisanales, l’entreprise ne pouvait fabriquer que 200 pots de pâtes à tartiner par jour. Cependant, une nouvelle ligne de production automatisée doit être installée très prochainement et permettre de passer à 2 000 pots produits par jour. « Avec nos machines artisanales, on arrivait vraiment au bout de ce qu’on pouvait produire », déclare Raphaëlla.
Une amélioration qui va permettre à Yacon&Co d’étendre son marché en Allemagne ainsi qu’au Luxembourg, en Hollande et peut-être en Espagne, en plus des marchés suisses et belges déjà touchés. En France aussi, le nombre de magasins dans lesquels les produits sont distribués va augmenter et passer de 100 à 300 dans les prochaines semaines, grâce à un partenariat avec une grande enseigne. D’autres recettes de pâtes à tartiner devraient aussi voir le jour et l’entreprise est également en phase de test pour proposer le sirop de yacon à des industriels. « On vient aussi de sortir une détox de sucre. C’est un programme de 30 jours pour désensibiliser le palais au sucre », ajoute la jeune femme. L’entreprise prépare son avenir en faisant passer avant tout la santé par l’assiette.
Jeanne Paumier et Mathilde Guémené
Catégories :Auvergne
Bonjour à tous
Bravo pour ce nouveau sucre en bocal de verre .. serait il possible d’imaginer un jour que vous , jeune entreprise française responsable, alliez plus loin en proposant votre Yacon bio et en bocaux consignés..? De nombreux indépendants proposent, désormais ds leur boutique uniquement du zéro déchets ( bio et consignés.. alimentaire, cosmétique..et bocaux..)
Merci de me lire et d’y réfléchir vraiment