L’été dernier, à la lumière de l’une des pires sécheresses que le pays ait jamais connue, la préfecture de l’Allier a donné le feu vert aux clubs de golf pour continuer d’arroser les pelouses. Pour Michel Boissonnet, président de Golf Sporting Club à Vichy, la mesure était vitale pour la continuité de l’association.

Le terrain du Golf Sporting Club à Vichy, le 12 décembre 2022. L’été dernier, en pleine sécheresse, le club a bénéficié d’une dérogation des restrictions d’eau pour arroser ses pelouses. Photo : Johanna Sahlberg
« La sécheresse n’a pas duré six mois, ce n’était pas le désert », a tenu à nuancer Michel Boissonnet, président de Golf Sporting Club à Vichy. En pleine période de restrictions d’eau au mois d’août l’été dernier, l’association a joui d’une dérogation pour arroser ses 31 hectares de gazon. Obtenue auprès de la préfecture, cette exception a pourtant restreint l’arrosage à la nuit. En outre, la quantité d’eau était réduite d’un tiers.
Le président dit comprendre ceux qui n’ont pas trouvé la dérogation juste. « Les golfeurs sont une population réduite et certains imaginent que ce ne sont que des personnes très aisées, ce qui n’est pas vrai en réalité. Il est difficile d’expliquer l’intérêt pour les gens qui passent et voient que l’herbe est plus verte chez nous qu’ailleurs », regrette-t-il. « Mais s’il faut choisir entre un jardin avec des fleurs, et peut-être quelques légumes, et l’existence d’une société qui gère beaucoup d’argent, il faut privilégier le golf. » L’association, située au bord du lac à Bellerive-sur-Allier, compte douze employés. Sauf permission pour arroser les pelouses, le golf aurait été contraint de fermer. « Il y a un véritable enjeu économique et social », continue Michel Boissonnet. Il faut compter six mois pour refaire un green et le coût est de 30 000 euros. « Prenez ça, fois 18 greens… ça coûte très, très cher ! », s’exclame-t-il.
Le président du club rit un bon moment sur la question de savoir si un gazon synthétique pourrait être une solution. « Ce ne serait plus le golf. » Même si cela marche bien pour les terrains de football, il dit qu’il « faut jouer au golf pour comprendre. On peut l’imaginer dans cinquante ans, mais je n’y crois pas moi-même. »
Johanna Sahlberg
Catégories :Le sport à Vichy, Vichy
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