À seulement 23 ans, Emeline Pierre enchaîne les compétitions de natation. Entre études et sport de haut niveau, l’athlète paralympique a réussi à trouver le juste milieu. De ses débuts au stade aquatique de Bellerive à ses entraînements à Brest pour les Jeux de Paris 2024, Emeline s’épanouit.

Proche de sa famille, Emeline prend toujours du temps pour elle. Photo : Emeline Pierre
Combattante, souriante, attachante… À seulement 23 ans, Emeline Pierre excelle dans sa discipline : la natation. Petite, elle était une enfant « très très active ». « Je ne restais pas en place », sourit-elle. Entre baby-gym et bébé-nageur, Emeline goûte au sport dès son plus jeune âge. Ceux à qui elle doit son amour pour l’eau, ce sont ses parents qui l’ont initiée à la natation. Ses débuts en tant que nageuse professionnelle handisport, elle les fait au stade aquatique de Bellerive-sur-Allier. Originaire de Pau, dans le sud-ouest, elle quitte sa ville natale et ses parents à l’âge de 13 ans. Emeline commence à s’entraîner dans l’Allier en 2015, après son accident survenu en février 2013. Cet accident de gymnastique bouleverse sa vie. « J’ai fait une chute et un chirurgien a loupé mon opération », explique-t-elle. Avec une malformation au coude, elle nage en catégorie S10 : une catégorie qui regroupe les handicaps minimes. Avec sa mobilité réduite, ses mouvements sont plus limités mais cela n’empêche pas l’athlète de poursuivre la compétition, qu’elle pratiquait déjà avant sa blessure. « La compétition est arrivée de fil en aiguille. J’en fais parce que j’aime les défis », explique la nageuse. La dernière remonte au mois de juin. Après une année moralement difficile, elle remporte la 5e place au 100 mètres en crawl et la 6e place en 100 mètres dos. Fière de ses performances, l’athlète semble plutôt confiante pour l’avenir. Un avenir qui se jouera, entre autres, aux championnats du monde en juillet prochain. Ses parents seront de la partie pour l’encourager. « Ils sont là sur toutes les compétitions internationales », s’enthousiasme-t-elle. Emeline recroisera peut-être le chemin de son ancien entraîneur Fabien Maltrait, qui l’a coachée pendant sept ans au stade aquatique de Bellerive-sur-Allier.

Le weekend des 10 et 11 novembre, Emeline était aux championnats de France de natation, à Angers.
Photo : Emeline Pierre
« S’il y a un stage de l’équipe de France à Vichy, bien sûr, j’en ferai partie »
« J’avais besoin de renouveau après les jeux de Tokyo, je voulais retrouver l’esprit de groupe pour que les autres me tirent vers le haut et pour éviter que ce soit moi qui les tire », souligne Emeline. L’athlète a donc pris la direction du centre d’entraînement de Brest, où elle suit parallèlement ses cours en psychomotricité. Ses séances de natation sont variées : “chaque entraînement cible une problématique, comme les bras ou les jambes”. Si Emeline travaille si intensément, c’est pour atteindre un objectif bien précis : décrocher une médaille aux Jeux de Paris 2024. Alors à Brest, elle s’entraîne 24 heures sur 24 auprès d’un groupe de nageurs valides. La nageuse a quitté le stade aquatique de Bellerive, mais elle n’exclut pas la possibilité d’y revenir. « S’il y a un stage de l’équipe de France à Vichy, bien sûr, j’en ferai partie ». Le camp d’entraînement des Jeux se situera à Limoges. Accompagnée de l’équipe de France, Emeline s’y rendra un mois avant le début de la compétition. Ambitieuse, la nageuse a le sourire jusqu’aux oreilles lorsqu’elle parle de ses passions : la natation et ses études.
Mêler études et sport de haut niveau
« J’ai la chance d’avoir intégré une école assez bienveillante », s’enthousiasme la jeune femme. Depuis septembre 2022, Emeline débute sa deuxième année en psychomotricité à Brest grâce à un transfert de dossier depuis Vichy. Emeline c’est « quelqu’un qui aime beaucoup aider les autres ». Pendant son baccalauréat, elle fait un stage à Vichy dans la psychomotricité, elle se passionne dans ce domaine. « Pour la plupart des gens, le sport est un vide tête. Moi, c’est plus aller à l’école mon vide tête », sourit la jeune femme. Mais la natation n’est jamais bien loin. Entre deux heures d’entraînement et l’école, le choix est vite fait ! Portant un grand intérêt à ses études, Emeline n’imagine pas arrêter la psychomotricité. « Je ne me vois pas non plus vivre sans tous ces entraînements dans ma vie ». Si aujourd’hui, elle se prépare pour les Jeux paralympiques, elle n’a pas encore réfléchi à sa vie après.
Jusqu’au Jeux de Paris, Emeline reste focalisée sur la natation et peut-être qu’après elle reverra ses priorités. Tout dépendra de ses résultats et de son envie de continuer ou non. « Pour le moment, je ne me mets pas la pression, je verrai sur le moment et d’ici là, j’ai tout le temps d’y réfléchir. »
Noémie Racaud
Catégories :Le sport à Vichy
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