La crise énergétique influe de plus en plus sur le quotidien des Français, et ce sur tous les niveaux : à leur domicile, sur leur lieu de travail mais aussi dans leur pratique sportive. Dans les piscines de l’agglomération de Vichy, un plan de mesure d’économie d’énergie a été mis en place en octobre dernier afin de limiter la consommation d’énergie. Mais qu’en est-il du confort des nageurs ?

Grand bassin de nage du stade aquatique de Bellerive-sur-Allier (Allier). Photo : Noémie Racaud
« Deux degrés de moins, ça change tout ! Ça fait fuir les gens ! », s’exclame Anthony Saint-Sierge, chef de bassin au stade aquatique de Vichy Communauté, situé à Bellerive-sur-Allier. Dans le grand bassin, les lignes d’eau sont quasiment vides et à côté, dans le bassin de loisir, deux personnes seulement nagent tranquillement. Cependant, ce ne sont pas les températures de l’hiver qui font fuir les nageurs, mais bien la température de l’eau dans les piscines. En effet, depuis le mois d’octobre, la température des bassins a baissé de deux degrés, passant de 28 à 26 degrés. Une mesure qui s’inscrit dans un « plan d’urgence » mis en place par l’agglomération de Vichy, afin de limiter la consommation d’énergie et de faire baisser la facture. Néanmoins, bien que cette mesure n’ait pas affecté l’organisation des différents cours de natation ayant lieu au stade aquatique, la fréquentation de ces cours et de la piscine en général a chuté. « D’habitude, on peut avoir jusqu’à six à sept personnes par ligne d’eau », déclare le chef de bassin. « Aujourd’hui, il n’y en a que trois, voire quatre au maximum. Et dans certaines lignes, il n’y a personne. Dans l’autre bassin, le vendredi soir, il y a normalement une quarantaine de personnes. » Une chute principalement liée à cette baisse de la température de l’eau qui nuit aux nageurs. « À cette température, les petits sont gelés au bout de dix minutes », s’exclame Anthony Saint-Sierge. Pour essayer de faire revenir du monde dans l’eau, la piscine a même fait une demande pour autoriser les sportifs à porter un équipement en lycra qui leur permettrait d’avoir plus chaud. « Ça m’étonnerait que cette demande soit acceptée mais on tente le tout pour le tout », poursuit le maître-nageur.
Des mesures inédites mais nécessaires
Il n’y a pas que la température des bassins qui ait baissé. D’autres mesures viennent compléter ce plan d’économies. « Aujourd’hui, on est dans une situation où le prix du gaz est multiplié par six », déclare Nicolas Subjobert, directeur du développement à Vichy Sport. « Je vous laisse imaginer les répercussions que ça peut avoir sur l’exploitation d’un bâtiment comme le stade aquatique. C’est-à-dire qu’une piscine, c’est déficitaire. » Les thermostats des vestiaires ont eux aussi été réglés à la baisse pour atteindre une température de 21 degrés. Le bassin extérieur du stade aquatique a, quant à lui, été fermé beaucoup plus tôt que les autres années afin de limiter la consommation d’énergie. « C’est une vraie décision qui a été prise de fermer le bassin extérieur pour maîtriser au mieux la hausse de consommation énergétique et des prix », poursuit le directeur de développement, « même si c’est moins plaisant pour la population et les sportifs. Mais maintenant ces décisions sont nécessaires. Et on ne les prend pas de gaieté de cœur ! », s’exclame-t-il. Néanmoins ces mesures ne se sont pas limitées au complexe aquatique de Bellerive-sur-Allier. À la piscine de Cusset les mêmes mesures ont été appliquées. De plus, ces piscines ferment désormais leurs portes le dimanche à 13 h. Pour les autres piscines de l’agglomération, c’est-à-dire du Mayet-de-Montagne, de Saint-Yorre et de Saint-Germain-des-Fossés, les questions autour du confort des sportifs et de l’économie d’énergie pendant la période hivernale ne se posent pas. En effet, ces piscines sont des bassins découverts et sont fermés du 31 août au 12 juin chaque année. Elles ne possèdent aucun club de sport aquatique.
En attendant, à Bellerive-sur-Allier, les efforts pour limiter la consommation d’énergie tout en pensant aux sportifs se poursuivent, avec l’espoir de retrouver une situation normale le plus tôt possible. « On essaie déjà de faire des économies d’énergie en allumant moins de lumière et en gérant les éclairages, mais il ne faut pas qu’on néglige la sécurité des nageurs », ajoute Anthony Saint-Sierge. « On espère vraiment que ces mesures ne vont pas être définitives », conclut-il.
Jeanne Paumier
Catégories :Le sport à Vichy, Vichy
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