Le handicap ne doit pas être un motif d’exclusion. Voilà une maxime sur laquelle tout le monde s’accorde, du moins sur le fond. Dans le sport, sur la forme, la vision classique du handisport ne fait pas l’unanimité. Zoom sur une philosophie politique divergente, celle de Wally Salvan. 

Relancée en septembre 2022, la section de rugby à 7 en fauteuil de Vichy se réunit tous les jeudis de 17 h à 19 h au gymnase du collège Jules Ferry sous le regard du Vichyssois Jean-Charles Achache, trésorier de la fédération.
Photo : Joey Temple, 08/11/22, Vichy

Jeudi 8 décembre, 17 h 30. Dans la périphérie de Vichy, bien au chaud dans le gymnase du collège Jules Ferry, à quelques pas des membres du club de tir à l’arc avec lesquels ils doivent partager la salle, les « wallabys » , ces fauteuils roulants colorés, s’entrechoquent sous les conseils d’une voix portante. Cette voix, c’est celle du passionné de l’ovalie : Wally Salvan. 

Mais ce n’est pas que cela. Cette voix, c’est avant tout celle d’une parole différente qui ne conçoit pas le handisport comme le triomphe de l’égalité et de l’inclusion. « D’un côté, les Jeux olympiques, de l’autre les paralympiques. Tout ce que l’on fait, c’est de la sectorisation », regrette le quinquagénaire. Il se souvient de l’histoire du nageur paralympique Josef Craig. Comme une marque de réussite, le Britannique s’était fait tatouer les anneaux olympiques sur le corps. Un choix sanctionné par le comité qui refuse de voir sa marque apposée sur des athlètes qui ne participent pas aux Jeux olympiques. « Mais quel est le symbole alors » , s’offusque Wally. « Les cinq anneaux représentent les cinq continents et aux dernières nouvelles, les handicapés ne vivent pas en mer. C’est vraiment du sport business… »

« Ici, fille, garçon, jeune, vieux, valide ou handi, tout le monde peut jouer ensemble ». Lorsqu’il prononce ces mots, le regard braqué sur le terrain, une immense fierté s’empare de celui qui a créé le rugby à 7 en fauteuil, en 2011, dans la cité thermale. Wally part en roadtrip le 12 décembre pour convaincre l’Europe du potentiel de son sport et de sa philosophie politique.

Joey Temple

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