Poste vacant, démarche trop complexe et manque de subventions, les petites associations sportives de Vichy tentent de survivre 

Connue pour être une ville thermale, Vichy souhaite aussi devenir la capitale du sport. Et c’est grâce aux nombreuses associations sportives qui se répartissent sur toute la commune que ce projet s’est construit. Mais avec trop peu de considération par la mairie, les clubs vichyssois voient rouge.

Les associations sportives vichyssoises se sentent délaissées par la mairie de Vichy.
Photo : Sacha Dubesset, 10/12/22, Vichy

Parmi les nombreux patrimoines qu’offre Vichy, le sport tient une place importante dans la politique de Frédéric Aguilera. Les associations sportives jouent un rôle majeur, et permettent à la ville de continuer à vivre par l’activité physique. Au sein de cette commune, il est possible de recenser plus de 89 associations sportives réparties dans toute la ville, et dans toutes les disciplines. 

Mais pour gérer tous ces clubs, il faut avoir une administration en béton, et répondre à toutes les demandes. Cependant, ce n’est pas le cas, et les sportifs vichyssois se posent des questions.

Un poste vacant à la mairie 

« Plus personne ne gère les associations sportives à la mairie. C’était madame Jimenez mais elle n’occupe plus la fonction », explique Marie-Odile Coursol, déléguée aux relations avec les associations et les quartiers. Depuis quelques mois, le poste de délégué aux relations avec les associations sportives est vacant, rendant ainsi la communication entre la mairie et les clubs plus difficile qu’auparavant. 

« C’était ma volonté de ne pas continuer. J’ai plus de 76 ans, et je ne pense plus avoir la vision du sport vichyssois », avoue Myriam Jimenez, déléguée sortante aux relations avec les associations sportives. Le résultat ? De nombreuses demandes, et une attente qui s’allonge pour ceux qui souhaitent obtenir l’aide.

Un manque de considération

Club historique de la ville de Vichy, La Boule Vichyssoise fête ses 120 ans cette année. L’association de boules lyonnaises réside dans un local de 40 m² loué par l’agglomération près du pôle universitaire de Vichy. Le bâtiment s’est dégradé au fil du temps, nécessitant de nombreuses rénovations. Mais après de multiples relances par la présidente, Marie-Claire Bielli, la mairie ne donne toujours pas de réponse : « J’ai rencontré des élus qui m’ont promis des travaux, mais ils ne sont jamais venus. Je paye quand même plus de 2 500 € de chauffage par an ! » Elle ajoute : « Nous avons invité certains membres du conseil à notre assemblée, mais personne n’est venu à notre rencontre. En plus, on ne nous donne pas de gymnase pour pratiquer notre sport en hiver ! »

La Boule Vichyssoise ne peut pas pratiquer son sport en hiver à cause des conditions climatiques.(Photo : Sacha Dubesset, 10/12/22, Vichy)

La Boule Vichyssoise ne peut pas pratiquer son sport en hiver à cause des conditions climatiques.
Photo : Sacha Dubesset, 10/12/22, Vichy

« Il est difficile de répondre à toutes les demandes de rénovations. Depuis l’épisode de grêle, on s’est rendu compte que tous les gymnases avaient de l’amiante. Il faudra au moins deux ans pour sortir de cette crise », argumente Marie-Odile Coursol sur le manque de réponses aux nombreux appels des clubs.

Des démarches trop complexes

L’une des principales demandes des associations de Vichy, notamment des associations sportives, concerne les subventions. Pour le Billard Club de Vichy, les démarches administratives sont devenues trop complexes et trop lourdes pour obtenir des indemnités. « Je paye le local 5 à 6 000 € par an, mais je n’ai pas de subventions, ni d’aides. Il y a quelques années, j’ai tenté de faire des démarches pour en obtenir, mais j’ai vite abandonné quand j’ai vu tout ce qu’il fallait remplir », déclare Patrice Pelcat, président du Billard Club de Vichy.

Une situation embarrassante pour les clubs vichyssois, malgré un formulaire qui a été corrigé il y a quelque temps selon la déléguée aux relations avec les associations et les quartiers : « Il se peut que les démarches soient très difficiles. Mais on les a simplifiées pour leur permettre d’obtenir plus facilement des aides budgétaires. » Avec des démarches trop complexes, et un manque de réponses, le président du Billard Club voit un avenir incertain pour son association : « Pendant le Covid, Monsieur Aguilera nous avait exonérés de loyers. Mais maintenant plus rien. À présent, le projet, c’est de survivre ».

Sacha Dubesset



Catégories :Le sport à Vichy

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