À 17 ans, Nolan est en passe de devenir l’un des plus grands espoirs français en natation handisport. Face à sa maladie dégénérative, il vit au maximum comme tout le monde. L’adolescent a un rêve : devenir un athlète de haut niveau.

Nolan Jalby est un jeune athlète handisport vichyssois. Porteur de la maladie de Charcot-Marie-Tooth, il rêve de devenir le prochain Théo Curin. (Photo : Marie Lopez-Vivanco, 30/06/2022, Finlande)
Handicap provient de l’anglais « hand in cap », qui signifiait au 16e siècle « main dans le chapeau ». Cette expression avait pour objectif de montrer la situation défavorable de quelqu’un qui avait tiré un mauvais lot dans un chapeau.
Un mauvais lot ? Une part de malchance ? Il existe certaines situations que l’on ne choisit pas. C’est le cas pour Nolan Jalby. À 17 ans, il est atteint de la maladie de Charcot-Marie Tooth. Cette maladie dégénérative touche essentiellement les nerfs de ses jambes et de ses bras. Aujourd’hui, aucun traitement n’a encore été découvert pour guérir cette affection.
Nolan part passer le week-end à Angers, ville où ont lieu les championnats de France de natation handisport en petit bassin. Son objectif est clair : « Je veux me qualifier pour les world series qui auront lieu à Lignano Sabbiadoro en Italie. »
Un handicap qui ne doit ni inquiéter ni être tabou
La maladie du jeune Grenoblois touche une personne sur 2 500. Diagnostiqué au début de l’adolescence, Nolan témoigne de la difficulté à interpréter la maladie : « Au début, c’était au niveau des pieds puis c’est arrivé aux jambes, perte de l’acuité visuelle, faiblesse des bras. Tout cela amène à une grande fatigue, un manque d’endurance, une perte de la marche. »
Même si aucun traitement n’a encore été trouvé, le suivi de la maladie est assuré par le corps médical. « C’est une maladie qui monte en flèche, mais on essaye de ne pas trop s’inquiéter parce qu’on est très bien suivi à l’hôpital de Grenoble avec des rendez-vous tous les trois mois », assure le jeune athlète. « Nous n’avons pas peur d’en parler, il faut en discuter et ne pas se renfermer sur soi-même », poursuit-il.
Sa petite sœur Lucie est aussi à l’académie Philippe Croizon. Tous deux sont porteurs de la maladie. Un soutien de taille pour cette fratrie qui peut aussi compter sur l’aide de ses parents. « On ne rentre pas souvent à Grenoble parce que ce n’est pas pratique. En général, ce sont nos parents qui montent à Vichy et c’est bien comme ça ! »
Vichy, entre ville moderne et ville ancienne
Le jeune nageur est à Vichy depuis deux années. Il a d’ores et déjà pu constater des aménagements qu’il juge satisfaisants. « Au CREPS, tout a été aménagé. L’année dernière, le self était au premier étage et donc difficile d’accès. Maintenant, il est au rez-de-chaussée. L’internat a été aménagé tout comme la piscine afin que tout soit accessible en fauteuil », explique-t-il.
En revanche, tout ce qui se trouve à l’extérieur du CREPS est plus compliqué. « Vichy est une ville ancienne. Tout n’est pas adapté aux handicapés et notamment les commerces », témoigne Nolan. Toutefois, il ne sort que rarement. Souvent, lorsqu’il s’éclipse de l’enceinte sportive, c’est pour des compétitions ou des rendez-vous médicaux.
Un accompagnement idéal pour repousser ses limites
Nolan est suivi par plusieurs spécialistes et professeurs. Chaque semaine, il a le droit à des séances de kinésithérapie et des cours particuliers dans certains domaines. « Notre entraîneur, Fabien Maltrait, est aussi très présent pour nous. Il nous pousse à réussir et ça fonctionne », raconte le jeune homme qui prépare ses valises pour le week-end.
Des liens se sont créés à l’internat où il étudie. Actuellement en 1ère générale au lycée Saint-Pierre, il passe cette année ses épreuves de français. Mais que ce soit pour la natation ou pour le lycée, Nolan doit régulièrement faire des concessions. « J’ai 18 heures d’entraînement par semaine. Au niveau de l’école, des concessions doivent être faites et vice versa. Aujourd’hui par exemple, j’ai loupé deux entraînements parce que j’avais des bacs blancs.»

Le palmarès du jeune athlète est déjà bien fourni. Prochaine étape, il l’espère, les world series en Italie. (Photo : Marie Lopez-Vivanco, 30/06/2022, Finlande)
Un palmarès déjà bien garni
Le futur champion a déjà décroché plusieurs podiums. Il détaille son palmarès : double vice-champion de France sur 100 mètres dos et 400 mètres nage libre, 5e junior aux jeux européens de la jeunesse en Finlande sur 50 mètres nage libre et 7e junior sur 100 mètres dos.
Plus tard, il aimerait devenir comme les athlètes qu’il admire : Théo Curin, le célèbre nageur, lui aussi passé par Vichy, mais surtout Michael Phelps, le nageur le plus titré de l’histoire. Nolan aussi peut rêver de titres paralympiques. « Pour Paris 2024, cela va être trop juste, je manque encore d’expérience. Mais pour Los Angeles 2028, on peut toujours rêver ! »
Simon Maunoury
Catégories :Le sport à Vichy
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