Près de 300 élèves de collège et de lycée vichyssois ont assisté à une conférence autour de l’exposition du corps sur les réseaux sociaux. L’objectif : sensibiliser les jeunes sur des thématiques souvent taboues.

Selon une étude menée par la Caisse d’Epargne et l’association E-enfance, 20 % des jeunes âgés de 8 à 18 ans ont déjà souffert de cyber-harcèlement. Photo : Claudia Dicristofalo et Simon Maunoury
Environ 300 élèves des collèges Saint-Dominique, Jules Ferry et du lycée Albert Londres ont assisté jeudi 20 octobre à une conférence autour de l’exposition du corps sur les réseaux sociaux. Organisée dans la salle des fêtes de Vichy, cette rencontre avait pour objectif de sensibiliser les jeunes adolescents sur le consentement, le cyberharcèlement, les réseaux sociaux et ses conséquences.
Une conférence basée sur l’interactivité
Cette conférence autour de l’exposition du corps était une première pour les trois intervenants qui n’avaient encore jamais abordé ce sujet auparavant. « L’objectif, c’est d’être en même temps pédagogique et ludique sur des sujets qui sont présents dans leur vie », explique Alexis Perrin membre de la ligue de l’enseignement. Ainsi, la séance de deux heures était animée par des quiz, des questions/réponses ainsi que des vidéos éducatives afin d’interagir au maximum avec le jeune public.
Mais pas question de prendre des pincettes quand il s’agit d’expliquer en détails les termes abordés : « C’est notre métier, je pense que c’est important de s’adresser de cette manière même si ce sont des élèves », ajoute Marion Yon, sage-femme de PMI (protection maternelle infantile).

De gauche à droite : Alexis Perrin, Karine Constant et Marion Yon. Photo : Claudia Dicristofalo et Simon Maunoury
Tous ont pu intervenir avec le micro afin d’exprimer leurs différents avis et points de vue. Les élèves ont ainsi pu échanger sur l’effet (et les méfaits) des réseaux sociaux, soutenus par des conseils et recommandations des experts. De quoi guider au mieux les ados.
Les réseaux sociaux : source de cyber-harcèlement
Une triste réalité qui touche 20% des enfants en 2021. Les utilisateurs de Snapchat, Facebook, Twitter ou encore TikTok sont des cibles faciles pour les harceleurs. Il faut savoir que le cyber-harcèlement est un problème assez récent puisqu’il n’est entré dans la loi qu’en 2014. Il existe plusieurs types de cyber-harcèlement mais tous sont condamnables selon différents critères : si l’auteur est majeur ou mineur, si la victime a plus ou moins de 15 ans…
Malgré une conférence plutôt pédagogique et ludique pour les élèves, de nombreuses fausses notes ont été relevées par plusieurs enseignants. Isabelle Schwartzenderg, professeure d’Histoire-Géographie au collège Jules Ferry. Les conditions n’étaient pas toutes réunies pour permettre aux collégiens de lever l’ensemble de leurs interrogations : « Les jeunes ne sont pas conscients de tout ce qu’il peut arriver en cas de cyberharcèlement. Cette conférence a été utile dans ce sens », explique-t-elle.
« En revanche, il aurait fallu diviser le nombre d’élèves présents par au minimum trois, parce qu’il y avait beaucoup trop de monde et ça n’incitait pas au débat. » – Isabelle Schwartzenderg, professeure d’Histoire-Géographie
Même si des éléments de documentation avaient été déposés sur les chaises en amont de la conférence, Anne-Claire Chemin, CPE (conseiller principal d’éducation) au lycée Albert Londres, a trouvé que trop peu de solutions ont été données. Un point important qui aurait pu permettre à des élèves victimes de cyberharcèlement de trouver des clés pour s’en sortir.
Interpellés face à ces différentes remarques, les intervenants du jour sont également allés dans ce sens. « C’est vraiment dommage et frustrant de ne pas avoir de retour. Tout a été fait dans la précipitation. Nous avons commencé avec 20 minutes de retard », soulève Marion Yon. « En général, nous avons plus l’habitude de prendre les élèves en entretien individuel. C’était ma première conférence devant autant de monde », poursuit Karine Constant.
Des témoins pour les futures générations
Malgré tout cela, les trois orateurs espèrent que les élèves garderont dans un coin de leur tête une partie de ce qui a été évoqué. Ces derniers souhaitent à tout prix qu’ils deviennent à leur tour, des relais pour les plus jeunes générations. Enfin, selon eux, ces informations peuvent également être utiles pour les parents des jeunes adolescents, qui ne sont pas toujours au courant de ce qu’ils font sur les réseaux sociaux. « L’objectif est aussi de montrer aux parents qu’ils ne contrôlent pas tout ce que leurs enfants peuvent faire sur les réseaux sociaux », conclut Marion.
Rappelons enfin qu’une plateforme d’écoute sur le cyber-harcèlement est accessible en composant le 3018.
Simon Maunoury et Claudia Dicristofalo
Catégories :Vichy
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