Pendant trois jours, du vendredi 4 au dimanche 6 mars, la douzième édition des “grandes rencontres” a eu lieu à Vichy. Pour l’occasion, sept auteurs de renom étaient présents. Durant l’événement, les invités sont revenus plus en détails sur leur livre, exposant leur vision de la société.

Rachel Khan, lors de la première conférence du samedi 5 mars, en compagnie de Philippe Lapousterle.
Photo : Mathilde Albert

Un événement à ne pas manquer Du vendredi 4 au dimanche 6 mars, sept auteurs étaient mis à l’honneur au Palais des congrès de Vichy. Cet événement, organisé par Philippe Lapousterle, ancien rédacteur en chef de RMC, en partenariat avec la ville, est devenu un rendez-vous incontournable. “C’est un événement important pour Vichy parce que c’est une ville, de par son opéra et son palais des congrès, qui met en œuvre une politique culturelle et des spectacles assez riches au profit de ses habitants, explique David Reisch, directeur de la communication de la ville. Au-delà du côté culturel, c’est le type d’événement qui participe au rayonnement de la ville car on a des plateaux de personnalités renommés qui dépassent l’échelle locale.”

“C’est une opération de bonheur”

Chaque année, ces conférences attirent un bon nombre de spectateurs. “Pour la première conférence avec Nicolas Domenach et Jérôme Sainte-Marie de vendredi soir, nous avons eu à peu près 180 personnes”, poursuit David Reisch. Les habitués, eux, sont satisfaits. “Je viens à peu près tous les ans et je trouve que c’est bien. C’est bien animé, ce sont des entretiens bien menés et très bien préparés. C’est très vivant et plein d’énergie, j’apprécie beaucoup”, raconte François, retraité. Un ressenti partagé par Isabelle Jaillot, également retraitée. “C’est un événement qui est intéressant, il s’adresse à tout le monde, il est gratuit, confie-t-elle. Il permet d’élever son esprit, de se poser des questions… C’est intense, puis on en ressort très content”.

L’affiche de la douzième édition des grandes rencontres. Photo : la ville de Vichy

Rachel Khan, auteure du livre Racée, a aimé participé à cette rencontre. “J’ai adoré les échanges, sourit-elle. J’ai trouvé qu’il y avait une qualité d’écoute dans la salle qui était assez remarquable. C’était un plaisir d’être avec les Vichyssois. Ce sont des événements qui sont très rares, mais Vichy fait beaucoup pour la culture et ça, c’est très précieux. Des moments littéraires, on en a besoin alors qu’il n’y en a pas beaucoup”. Économiste, géographe et professeure d’université, Sylvie Brunel a pleinement savouré l’événement. “C’était fabuleux, s’exalte-t-elle. Il y avait une chaleur, une rencontre. Je suis vraiment très heureuse de ce contact avec les habitants de Vichy. Je n’ai eu que des contacts fabuleux dans cette séance de dédicaces. C’est une opération de bonheur.”

Des profils et des sujets variés

Lors de ces conférences, les profils des invités sont tous différents les uns des autres. Journalistes, professeurs d’université, ou encore figures littéraires, aucun parcours ne se ressemble. “C’est un événement découverte car on ne connaît pas forcément tous les profils. Ils sont très variés, rien que pour ça, c’est bien. On rebondit d’un sujet à un autre”, explique François. La présence de Sylvie Brunel et Rachel Khan était attendue par le public. “L’année dernière, il n’y avait aucune présence féminine comme interlocutrice, souligne Isabelle Jaillot. Ce qui fait l’intérêt, c’est que cela s’adresse à un panel un peu plus large. Ce sont des personnalités qui sortent de l’ordinaire avec un parcours souvent très intéressant”.

Sylvie Brunel durant la session de dédicace. Photo : Séverine Bouquet

Ces écrivains ont tous fait le choix d’écrire pour poser leurs maux. Fille de père gambien et de mère d’origine juive, Rachel Khan souhaitait adresser un message particulier aux spectateurs avant d’évoquer son livre. “Il était important pour moi de dire que cette ville est très stigmatisée, ce qui est assez insupportable, commente-t-elle. Par rapport à mon histoire familiale, être ici me paraissait comme être un chemin de réparation de nos humanités et contre les assignations.” Son livre Racée évoque la diversité de ses racines et le cheminement de sa vie. “Je voulais me replonger dans cette histoire familiale, faite de chaos entre Auschwitz et la colonisation. J’ai voulu me rapprocher de mes batailles. J’ai essayé de me rapprocher au plus profond de moi, d’être toujours l’autre de quelqu’un. J’ai voulu dire ce que nous sommes tous au fond de nous, c’est-à-dire des êtres profondément mélangés, complexes dans leurs nuances.”

“L’espace où je me sens bien, c’est l’espace où personne ne se ressemble.” – Rachel Khan

Pour Sylvie Brunel, auteure du livre Manuel de guérison à l’usage des femmes, son objectif était de conseiller ses lecteurs. “On se gâche trop souvent la vie sur des choses qui n’en valent pas la peine, révèle-t-elle. Cette capacité à être heureux, cette capacité à accepter les coups durs de l’existence, je crois que c’est quelque chose qui doit s’apprendre et que l’on doit enseigner. Mon expérience peut servir.”

Se qualifiant comme n’étant pas une intellectuelle, Annick Cappelle a vécu cette conférence comme une leçon à retenir. “Elle est admirative. Il y a des choses qui ont été dites qui sont très vraies et qui donnent beaucoup de force. Ça me fait très plaisir de savoir qu’après 60 ans, on a encore une vie et qu’on peut dire à son mari qu’il nous ennuie. Je me sens beaucoup plus libérée”. Étant une réussite depuis sa création, il y a 12 ans, ce week-end culturel est déjà programmé pour l’année prochaine.

Mathilde Albert et Séverine Bouquet

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