Don du sang à Vichy : “Cela serait dommage de ne pas pouvoir offrir ce cadeau”

Durant deux jours, le 24 et 25 janvier, l’Etablissement français du sang (EFS) était présent au pôle universitaire de Vichy. Lors de cette onzième édition, les étudiants se sont mobilisés pour la bonne cause malgré les préjugés et la crise sanitaire.

L’Etablissement français du sang s’est installé dans les locaux du pôle universitaire de Vichy. Photo : Mathilde Albert

L’Etablissement français du sang s’est installé dans les locaux du pôle universitaire de Vichy. Photo : Mathilde Albert

Ils n’ont pas eu peur de se faire piquer. Pendant deux jours, les étudiants de Vichy ont été appelés à donner leur sang au pôle Lardy. La collecte était uniquement accessible aux étudiants de la ville. Cette onzième édition au sein de la reine des villes d’eau a attiré 119 personnes, dont 60 nouveaux donneurs. Un résultat mitigé pour le président de l’association pour le Don du sang bénévole de Vichy, André Sanchez. “On est content, oui et non, confie-t-il. Non, parce qu’il n’y a pas assez de personnes qui sont venues. Oui, parce qu’il y a beaucoup de nouveaux.”

“Sur les deux jours, la moitié des donneurs étaient des nouveaux et ça c’est une belle réussite. Mais ça n’a pas eu le rayonnement attendu.”André Sanchez, bénévole de l’ESF

“Il y a 10 000 dons par jour en France et on sauve un million de vies par an, rappelle le président. Un don sauve trois vies.” Pour Élodie Moret, responsable des prélèvements et infirmière, il s’agit d’une “mission formidable. On travaille pour les malades même si on ne les voit pas. On est un élément essentiel dans la prise en charge du patient. Si l’ESF n’existait pas, de nombreuses maladies ne pourraient pas être soignées.” 

Les jeunes, la cible idéale

L’intérêt de cette semaine étudiante était d’inciter les jeunes n’ayant jamais donné leur sang à le faire pour la première fois. “Les années normales, ce sont 300 donneurs dont la plupart sont des nouveaux, informe le président. Ce sont eux la relève. À partir de 70 ans, la population ne peut plus donner car certains médicaments ne sont pas compatibles. Le principal, c’est que les personnes viennent donner deux à trois fois dans l’année. Cela permet de réguler les stocks.” Élodie Moret ajoute que “la plupart du temps, les jeunes sont en très bonne santé, sans aucun facteur de risque. Ils ont les meilleures conditions pour donner leur sang.”

“C’est important de commencer tôt, parce qu’ils ont un long parcours de donneur devant eux.” Élodie Moret, infirmière

L’effet de groupe est un facteur essentiel dans la récolte de sang. “On vient donner avec un copain, une copine, on se motive l’un l’autre, déclare l’infirmière. On peut être dans une famille de donneur. C’est culturel, une histoire de famille.” Cécile Andreu Sabater, étudiante en MMI (métiers du multimédia et de l’internet) le confirme. “La première fois, des amis m’y ont emmené et je ne savais pas trop pourquoi, confie-t-elle. Je me rends compte qu’il y a vraiment besoin de donner son sang et que même si on le donne, il n’y en a jamais assez. C’est bien d’en parler autour de ses amis parce que c’est là où on se dit ‘Pourquoi pas ?’”

Boris Legal, étudiant en kiné, en est également la preuve. “C’est ma copine qui m’a inscrite. Ma mère donne, mon père aussi.” Être à plusieurs peut encourager ceux qui n’ont jamais été donneur à franchir le pas d’après Kelman Marti, étudiant en journalisme. “Pour certains qui ont des craintes, ça peut être rassurant”. Pour d’autres, l’idée de faire cette collecte de sang au pôle universitaire se révèle être un bon choix puisque cela facilite son accès aux étudiants. “Je trouve que c’est une très bonne idée : c’est pratique parce qu’on étudie ici, donc on est sur place et au moins, on peut y aller avec des amis”, explique Julie Wang, étudiante en première année de MMI.

“Un acte qui aide”

Les étudiants ayant répondu présent avaient tous leur propre raison de faire ce don. Pour Julie Wang il y en a deux : “Déjà, c’est une bonne chose, ça peut aider des gens. Et puis, ça permet aussi de connaître son groupe sanguin.” Boris Legal rejoint son point de vue. “Je donne mon sang pour aider les personnes qui en ont besoin, que ça soit pour la recherche ou pour les maladies”. Kelman Marti pense que c’est “une bonne chose du moment qu’on peut le faire. C’est un acte qui aide. Cela serait dommage de ne pas pouvoir offrir ce cadeau.” 

Le président de l'ESF André Sanchez (à droite) et les bénévoles de l’association. Photo : Séverine Bouquet

Le président de l’ESF André Sanchez (à droite) et les bénévoles de l’association. Photo : Séverine Bouquet

Si certains étudiants n’ont pas hésité à sauter le pas, d’autres ont fait le choix de ne pas donner. Plusieurs éléments peuvent expliquer ce constat. Premièrement, le covid empêche certains, étant positifs ou cas contact, à donner leur sang. Deuxièmement, il s’agit de la méconnaissance au sujet des collectes. Selon la responsable des prélèvements, seulement 4% de la population est donneuse. “À contrario, 96% de la population est favorable aux dons. Il y a une grosse différence entre ‘oui c’est très bien’ et ‘je vais aller donner’. Beaucoup de personnes pensent qu’ils ne peuvent pas donner parce qu’ils prennent des médicaments alors que finalement il y a très peu de médicaments qui sont contre-indicants. C’est surtout les maladies ou les facteurs de risques qui vont nous poser problème.”

Les préjugés autour du don restent intacts. “La peur du malaise, la peur d’avoir mal, la peur des aiguilles, énumère Élodie Moret. Beaucoup de peurs ne sont pas forcément justifiées. Tant que l’on n’a pas franchi le cap, on n’arrive pas à se raisonner.”

Le sang récolté va effectuer un voyage en dehors de l’Auvergne. “Les poches partent à Saint-Étienne et les échantillons à Montpellier, précise le président. Les échantillons vont être traités. On va vérifier que le sang est apte. Tant que ce dernier n’est pas validé, alors la poche restera stockée. Si elle est validée, elle sera répartie dans les trois catégories de sang. Si la poche n’est pas bonne, elle sera jetée.” La prochaine récolte a lieu le 8 février au parc Omnisport Pierre Coulon à Vichy. 

Mathilde Albert et Séverine Bouquet 



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