Dans le cadre du Rotary Club, les Vichyssois ont pu découvrir en avant-première le film “Simone, le voyage du siècle”. Une œuvre cinématographique reprenant les moments clés de la vie de l’ancienne ministre.

À l’affiche de Simone, le voyage du siècle : Elsa Zylberstein et Rebecca Mader, dans les rôles titres. Photo : Youenn Louedec Debroise
Un biopic historique qui en vaut la peine. Le jeudi 25 novembre et le vendredi 26 novembre, le cinéma Étoile Palace de Vichy, sur la demande du Rotary Club, a projeté en avant-première le film Simone, le voyage du siècle. Jacques Blettery, le président du Rotary Club vichyssois était présent pour les deux soirs de projection du film pour accueillir le public. Depuis 2005, l’année du centenaire du Rotary International, via l’action Espoir en tête, les Rotariens de France sont mobilisés pour la recherche fondamentale sur le cerveau. Chaque année le Rotary Club choisit un film à projeter en avant-première.
Jacques Blettery explique que dans plus de 450 salles de cinéma environ 100 000 spectateurs se rassemblent pour un événement de convivialité et assistent ensemble, avant sa sortie officielle sur les écrans, à la projection d’un grand film au profit de la recherche fondamentale sur le cerveau. Le bénéfice sera destiné à l’achat de matériel pour la recherche sur le cerveau. ”Le film qui a été choisi ce soir retrace le destin exceptionnel d’une femme qui ne l’était pas moins, Simone Veil. Femme au parcours hors du commun, elle a bousculé son époque en défendant un message humaniste toujours d’une brûlante actualité”, détaille Jacques Blettery.
De nombreuses personnes se sont rejointes dans la salle numéro une du cinéma pour cette avant-première. Mali, l’une des spectatrices, nous raconte son expérience : “J’ai adoré ce film. Je m’attendais à un éloge de Simone Veil mais je ne pensais pas qu’elle avait fait autant de choses. Les nombreux retours au passé dans le film permettent beaucoup mieux de comprendre sa détermination et pourquoi elle s’est tant battue.” Quelques larmes coulaient sur les joues de plusieurs spectateurs à la fin de la projection. “Je l’ai trouvé très émouvant. Le film parle de la vie d’une femme forte avec les aspects très dures qu’elle a dû affronter”, raconte Amandine, une autre spectatrice. Le film se penche longuement sur le parcours de déportation de celle qui en fera un combat en tant que ministre.
Un film inspiré par son autobiographie
La trame du film n’est pas sans rappeler l’autobiographie de Simone Veil, parue en 2007, Une vie. Pendant les deux heures et demie du film, les scènes sont rythmées par la voix de l’ancienne figure politique, jouée par Elsa Zylberstein, reprenant le texte de l’ouvrage. “Le réalisateur a pris le parti d’aborder toute la vie de Simone Veil, ce qui donne d’un côté l’impression de survoler de nombreux pans de sa vie, ce qu’on peut parfois regretter, et d’un autre côté la possibilité de montrer la richesse de la vie de Simone Veil”, explique Bénédicte Peyrol, députée LREM de la troisième circonscription de l’Allier et présente lors de la projection du vendredi 26.
Le film est construit sur des allées et venues entre la Simone Veil écrivaine et ses moments de vie. Un peu vertigineux pour les spectateurs présents. “J’ai eu un peu de mal à rentrer, au début, dans le film à cause de ces flash-backs”, précise Laurence, venue assister à la séance en famille. Elsa Zylberstein incarne à merveille Simone Veil. Sa transformation physique donne l’impression de voir la femme politique en chair et en os. Rebecca Marder, qui interprète Simone Veil jeune femme, est la révélation du film. Elle est d’une justesse à couper le souffle et vit comme si chaque seconde de sa vie dépendait de celle de son personnage. Une mention spéciale est à attribuer à Olivier Gourmet qui joue Antoine Veil, le mari de Simone, et montre à quel point son personnage s’est effacé au profit de sa femme.
Des combats qui résonnent encore
Les combats de Simone Veil sont toujours d’actualité dans notre société en 2021. De nombreuses personnes se battent toujours pour l’égalité entre les hommes et les femmes, la lutte pour l’égalité des genres, l’affranchissement des dépendances et des stéréotypes sexués ou encore l’abolition de tous les rapports de domination. “Nous venons par exemple de voter cette semaine à l’Assemblée nationale en 2ème lecture la possibilité d’avorter à 14 semaines de grossesse, rappelle Bénédicte Peyrol. En regardant la réalité en face avec des femmes françaises qui vont se faire avorter à l’étranger chez des voisins européens qui accordent des délais plus important pour l’IVG ou encore face au manque de médecins gynécologues dans nos territoires pouvant conduire à un retard de prise en charge des patientes, il est nécessaire d’adapter notre droit.”
“Le Sénat et la droite à l’Assemblée restent très réticents à cette évolution invoquant souvent des arguments archaïques, patriarcaux et parfois même religieux”. – Bénédicte Peyrol, députée LREM
Concernant l’Union européenne, elle est constamment en destruction et en reconstruction. Simone Veil a beaucoup œuvré pour cette institution. Elle a, par exemple, développé les contacts avec les pays tiers en engageant l’institution dans la logique d’un élargissement de l’Union européenne. “L’Union européenne a affronté la crise du Covid 19 en s’assurant que la solidarité européenne joue à plein avec les Etats du Sud et les Etats de l’Est, notamment en prenant plusieurs mesures pour coordonner nos efforts en matière de santé publique, protéger les Européens et atténuer les effets socio-économiques de l’épidémie”, affirme Bénédicte Peyrol.
Simone, le voyage du siècle sortira sur les grands écrans le 23 février 2022. D’ici là, la lecture de son autobiographie ne peut qu’être recommandée tant les combats de l’ancienne ministre dépassent les clivages politiques.
Inès Fakche et Youenn Louedec Debroise
Catégories :Vichy
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