Le 10 avril prochain, les Français seront appelés aux urnes pour élire le successeur d’Emmanuel Macron à l’Elysée. Des élections qui animent vivement les plateaux de télévisions, les repas de famille, les éditos de journaux,… Mais aussi les pauses cafés dans les universités.

Les élections présidentielles de 2022, devraient attirer les jeunes dans les isoloirs – Photo : Depositphotos
“Je ne voterai pas pour la droite, encore moins pour l’extrême droite. Et le PS et le PCF peuvent également se mettre le doigt dans l’œil.” L’ambiance est donnée, quand on aborde les présidentielles avec Corentin Morin, un jeune de 19 ans, étudiant en BTS CIM (Conception et industrialisation en microtechniques). Comme de nombreux autres jeunes, il réfléchit déjà au nom à mettre dans l’urne en avril prochain. Mais pour le moment “pour qui voter, j’en ai aucune idée”, explique-t-il. Et il ne semble pas être le seul dans cette situation.
Des élections attendues
Les précédentes élections, celles pour les départementales et les régionales, n’avaient pas attiré les jeunes (82% d’abstention chez les 18-35 ans). Pour le scrutin présidentiel, cela devrait changer. Comme Corentin, ils sont nombreux (autour de 87%, selon l’Ipsos) à prévoir de se déplacer aux urnes en avril prochain. Pour autant, il reste difficile de définir quel candidat saura le mieux convaincre ces jeunes et récupérer leurs voix.
Et même eux, ne savent pas toujours vers qui leur vote va se tourner. “Tous les bords politiques sont les mêmes, avec des idées irréalisables ou qui avantageront toujours les mêmes”, s’exaspère de son côté Charlotte, étudiante en licence d’administration publique. Pour les deux c’est dû à un problème général de système. “De façon générale, ça [la campagne] reste des enfantillages, digne d’une cours de récré”, détaille Corentin. Des politiques vu comme des enfants donc, un bilan peu engageant à six mois du scrutin.
Des attentes fortes
Cependant, les jeunes restent un minimum à cheval sur le suivi de la campagne. “Il faut traiter en priorité l’urgence climatique et l’urgence sociale”, clame Corentin qui a défilé à plusieurs reprises dans des manifestations ces dernières années. Comme lui, 64% des jeunes affirment avoir des attentes fortes vis-à-vis de ces élections, selon un sondage Ipsos pour France Inter. Des attentes qu’ils ont peur de ne pas voir satisfaites avec des “politiques qui mentent impunément, devant tout le monde, et quand on leur démontre qu’ils ont tort, ils restent braqués, et sur leurs grands chevaux”. “Ils refusent en fait de voir une certaine réalité”, s’attriste Corentin.
Le jeune homme dresse un constat simple mais alarmant selon lui, sur la situation : “Trop de personnes sont impactées par les décisions actuelles, souvent les mêmes […] qui sont infligées par ceux qui accusent les minorités et la classe moyenne, mais qui pourtant sont ceux qui profitent du système capitaliste actuel en ne faisant aucun effort”.
La presse et la crise du Covid aussi accusées
Mais pour Corentin cette situation n’est pas seulement dû aux politiques, la presse participe aussi à un certain éloignement entre les jeunes et ces moments de démocratie. “La presse s’en mêle trop avec par exemple la promotion d’un candidat, qui ne l’est même pas d’ailleurs, et qui a des idées nauséabondes”, soupire-t-il en évoquant Eric Zemmour. Charlotte quant-à-elle ne mêle pas les médias à ce problème : “les journaux veulent vendre donc ils font du buzz, on ne peut pas leur en vouloir pour ça, il faut juste pas se baser sur leur travail pour des élections démocratiques”.
Par-dessus tout ça, Corentin et Charlotte avoue unanimement que la crise du Covid, influera largement sur l’avis des jeunes lors de ces élections. “Mon avis politique a forcément été impacté par la crise sanitaire, et pas dans le bon sens car les politiques ont mené bataille pour eux même, et pour leurs intérêts”, s’agace le jeune homme en ajoutant ironiquement : “pour changer !”.
Titouan Lechevallier
Catégories :L'Evenement, Présidentielle
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