Tout près de l’église Sainte-Blaise à Vichy se trouve la maison natale d’Albert Londres. Cette demeure est tenue par l’association de la maison Albert Londres. Depuis le 10 juillet, elle propose de faire découvrir aux visiteurs des lettres d’Albert Londres à sa fille Florise. L’exposition devrait se terminer le 30 octobre.

Quelques cartes postales exposées dans la maison Albert Londres. Photo : Inès Fakche
L’exposition des lettres d’Albert Londres à sa fille Florise a débuté le 10 juillet et devrait encore se poursuivre jusqu’au 30 octobre, date à laquelle la présentation va prendre fin. C’est dans la maison natale du journaliste tenu par l’association de la maison Albert Londres que l’exposition a lieu. Les bénévoles se relaient afin d’assurer l’ouverture des lieux de 15h à 18h tous les jours. Ce grand reporter français est né à Vichy et a vécu dans cette ville durant de longues années. Sa famille a toujours résidé dans la fameuse maison Albert Londres lorsqu’il partait en reportage au bout du monde.
“Près de 3 000 visiteurs”
Environ 250 cartes postales photocopiées d’Albert Londres à sa fille Florise ont été prêtées par le prix Albert Londres à l’association pour l’ouverture et l’inauguration du lieu. La maison natale de journaliste et l’exposition ont été inaugurés le 9 juillet. “Les travaux de la maison ont été tout juste terminés la veille, nous étions encore en train de nettoyer quelques heures avant l’inauguration”, raconte Marthe Charnay, membre de l’association.
“Notre exposition a eu un grand succès puisque du 10 juillet au 31 août nous avons eu 3 000 visiteurs” s’enthousiasme Marthe. Les visiteurs ont pu rentrer dans la maison natale d’Albert Londres pour voir l’exposition des cartes postales avec une réelle émotion. “L’architecture est magnifique et l’exposition est très touchante”, écrit Sophie dans le livre d’or. Pour les journées du Patrimoine en septembre, l’association a reçu plus de 600 visiteurs sur ces deux jours. Touristes, locaux, curistes ont été au rendez-vous et les vichyssois ont été heureux de voir ce qu’est devenue cette maison longtemps laissée en ruine.
L’exposition va se clôturer le 30 octobre. “La maison Albert Londres sera fermée car les travaux intérieurs vont reprendre mais si des personnes souhaitent la visiter on continuera à leur faire visiter à leur demande et dans la mesure du possible”, annonce Marthe. Les travaux seront surtout au rez-de chaussée afin que l’association puisse s’installer dans la maison et non dans le petit local en face.
Une correspondance intense entre 1914 et 1932
Derrière sa plume, il écrivait à la fois en tant que père mais aussi en tant que journaliste à sa fille. Les cartes postales invitent au voyage et à la découverte de territoires et de peuples inconnus à travers le monde entier.
Lorsqu’il partait en reportage durant plusieurs mois, il laissait sa fille Florise à sa mère et le seul moyen de communiquer était de lui envoyer des cartes postales. Il envoyait environ 2 cartes postales chaque semaine à Florise. Sa fille attendait à chaque fois avec impatience les nouvelles que lui donnait son père. Dans ces lettres, son père lui donnait des nouvelles, la rassurait en lui disant qu’il était toujours en vie car il était souvent dans des zones de conflits. “Albert Londres écrivait des grandes lettres à ses parents mais les cartes postales étaient vraiment réservées à sa fille”, explique Marthe. On peut suivre l’avancée en âge de Florise avec les cartes postales car il ne lui écrivait pas de la même manière quand elle était petite fille et quand elle était plus grande.
Carte représentant les différents pays et zones du monde où Albert Londres a envoyé ses cartes postales. Source : My Maps par Inès Fakche.
Les cartes postales ont été envoyées du monde entier : France, Grèce, Italie, Espagne, Portugal, Belgique, Allemagne, Egypte, Maghreb, Levant, Chine, Japon, Inde, Brésil et Europe. On peut par exemple lire sur une carte provenant du Maghreb : ”Tout va bien. Bises Albert.” De Grèce : ”Il fait ici 43° à l’ombre et le thermomètre éclate à 55° au soleil.” Mais aussi d’Italie : ”Venise 10 décembre, ici toutes les jeunes filles sortent tête nue et un grand châle de laine noir sur la tête.”
Grâce à ses nombreuses correspondances on peut retracer le parcours d’Albert Londres à travers les pays du monde entier et s’intéresser aux missions qu’il effectuait là-bas. Par exemple, en 1929 alors que l’antisémitisme gagne du terrain dans toute l’Europe, il va mener une vaste enquête sur la communauté juive, de Londres jusqu’en Pologne.
Inès Fakche
Catégories :Vichy
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