L’année 2020 a été néfaste pour de nombreux secteurs, cependant, celui des biens culturels a su tirer son épingle du jeu. L’étude réalisée par GFK (Institut d’études de marché et d’audit marketing) rapporte que les domaines des livres, jeux vidéos, musiques et du streaming continuent, malgré la situation sanitaire, de voir leurs ventes augmenter.
Image de Une : Crédits Photo : Phil audition
Malgré le Covid, les biens culturels neufs se sont très bien vendus en 2020, que ce soit en magasin ou sur Internet. Ils ont enregistré une hausse des chiffres d’affaires de 4% sur 2020, portant ce dernier à 9,6 milliards d’euros. Une progression détaillée par l’étude de GFK, publiée le 8 février dernier. Retour sur les cas de ces quatre univers depuis le début de la crise sanitaire.
Malgré une année perturbée par le Covid, le secteur des biens culturels s’en est bien sorti, notamment grâce au numérique. Infographie : Thomas Jau
Les livres font de la résistance !
Malgré une année 2020 inédite avec la crise sanitaire, le secteur du livre a particulièrement bien résisté. Alors que les librairies ont été fermées pendant plusieurs mois et qu’elles ont dû faire face aux deux confinements, le marché du livre a enregistré une baisse très contenue de 2,7% de son chiffre d’affaires, passant à 3,9 milliards d’euros. Les grands gagnants de cette crise sanitaire sont les livres audios et les ebooks qui ont connu un succès très important pendant les deux confinements.
Les envies de lecture des Français ont évolué avec la crise sanitaire. Les ventes d’ouvrages liés au bien-être (santé, cuisine, sexualité, bricolage…) ont explosé. Confinés pendant plusieurs mois, les Français ont également apprécié les livres permettant d’appréhender le monde. Les ventes d’ouvrages sur le féminisme ont ainsi bondi de 91%.
Sans grande surprise, les livres permettant de se divertir ont aussi tiré leur épingle du jeu, avec notamment le retour en force des valeurs sûres telles qu’Harry Potter ou One Piece du côté des mangas.
La situation exceptionnelle des jeux vidéo
Durant toute l’année 2020, et les différents confinements qui l’ont jalonné, le secteur des jeux vidéo et des consoles de jeu a été résilient, selon l’étude GFK. En période hors-Covid, le lancement d’une nouvelle console plombe la vente des jeux vidéo. Cependant, en 2020, malgré la sortie de nouvelles consoles, la vente de jeux a continué d’augmenter. En effet, cette dernière a augmenté de 8% (3,2 milliards d’euros), alors que celle des consoles et des accessoires a bondi de 9% (667 millions d’euros).
Une année spéciale et une situation sanitaire bénéfique et historique pour le domaine des jeux vidéo, car pour la première fois, trois jeux vidéo se placent en tête du classement GFK des biens culturels les plus achetés dans l’hexagone (Animal Crossing, FIFA 21, Mario Kart). Comme l’explique un employé de la boutique de gaming Babylone, à Vichy, “le succès de l’univers des jeux vidéo en 2020 est en grande partie dû à l’ennui et l’isolement provoqué par la succession des deux confinements. Ils représentent pour de nombreux jeunes un des seuls moyens de s’évader de l’anxiété présente depuis le début de la crise sanitaire.”
Les plateformes de vidéos à la demande, en grande forme
D’abord confinés puis obligés de respecter le couvre-feu, les Français ressentent le besoin de se divertir. Avec la fermeture des cinémas et l’absence de nouveaux films, les services de vidéo à la demande en ont profité. Les abonnements ont explosé notamment pour les poids-lourds du secteur comme Netflix ou Disney +.
Selon une étude du CSA publiée en janvier 2021, cinq millions de Français utilisaient des plateformes de streaming, contre trois millions en 2019. En avril dernier, sous l’effet du confinement, on comptait près de 6,5 millions d’utilisateurs quotidiens de vidéos à la demande. Un record !
A l’inverse, les DVD et Blue-ray, déjà en déclin, ont subi de plein fouet cet attrait pour le streaming vidéo. Les ventes de DVD ont chuté de 27%. Les Français sont de plus en plus nombreux à utiliser des plateformes de vidéos à la demande.
Le streaming, l’avenir de la consommation musicale ?
La musique a également tiré profit des abonnements aux services de streaming (Spotify, Deezer…), avec une hausse de 3% de son chiffre d’affaires à 900 millions d’euros. Sans surprise, les ventes physiques de CD ont poursuivi leur dégringolade. A l’inverse, les amateurs de vinyles se font de plus en plus nombreux. “Au quotidien j’utilise des applications comme Deezer pour écouter ma musique, mais j’aime bien écouter des vinyles. J’ai acheté un tourne-disque exprès pour écouter des albums mythiques comme Highway To Hell de ACDC”, explique Lauraine, étudiante en histoire de l’art à Clermont-Ferrand.
La crise sanitaire actuelle a accéléré brutalement la prise de pouvoir du numérique sur le secteur de la culture. Pour la première fois, et ce, uniquement pendant le premier confinement, la vente de biens culturels en ligne a dépassé les ventes physiques.
Texte : Bastien Chaize et Baptiste Restier – Infographie : Thomas Jau
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