Football : face au couvre-feu à 18 heures, l’US Millery Vourles s’adapte 

Avec les nouvelles restrictions, nombreux sont les secteurs d’activités pénalisés. Le football amateur ne fait pas exception. Il n’est cependant pas question de courber l’échine. Pour le club de l’Union Sportive Millery Vourles, dans le Rhône, il a fallu s’organiser pour maintenir chaque séance d’entraînement. Olivier Dumas, responsable sportif, nous éclaire sur cette adaptation.  

Les jeunes joueurs des catégories U8 et U9 s'entraînent désormais le mercredi de 16 H à 17 h 30 au stade de Vourles. Photo : Tom Bonnard

Les jeunes joueurs des catégories U8 et U9 s’entraînent désormais le mercredi de 16 H à 17 h 30 au stade de Vourles. Photo : Tom Bonnard

Il fallait s’y attendre. La décision de placer plusieurs départements sous un couvre-feu à 18 heures, dont l’Allier dans la région Auvergne Rhône-Alpes, laissait pressentir un inévitable effet boule de neige. Il n’y avait alors que peu de surprises pour le football amateur au moment d’apprendre l’élargissement du couvre-feu à l’ensemble du territoire annoncé par le Premier ministre, Jean Castex, vendredi 15 janvier dernier. Aux quatre coins de l’Hexagone, il est désormais question de réorganisation pour la poursuite des entraînements. L’objectif est que chaque séance puisse se dérouler dans les temps et dans de bonnes conditions. 

Une réorganisation finement réfléchie

Deux jours avant l’annonce officielle de l’exécutif, Olivier Dumas, responsable sportif de l’Union Sportive Millery Vourles, club du Rhône créé en 2001, veillait au grain. « On se prépare à un couvre-feu à 18 heures comme on a préparé celui de 20 heures. On avait des séances qui finissaient à 22 heures. C’est logiquement qu’on a dû tout réduire en termes de durée », explique-t-il.

La crise sanitaire du Covid-19 a fait déserter les bords de terrains. Il faut dire que la météo n’arrange rien en cette saison d’hiver. Les plus téméraires sont quand même présents à Vourles. Photo : Tom Bonnard

La crise sanitaire du Covid-19 a fait déserter les bords de terrains. Il faut dire que la météo n’arrange rien en cette saison d’hiver. Les plus téméraires sont quand même présents à Vourles. Photo : Tom Bonnard

« D’abord, on a essayé de commencer un peu plus tôt. Mais ça a accéléré la cadence, notamment pour les parents des joueurs aux sorties des collèges. » Ce dernier songeait déjà à une possible modification des horaires au sein du club. Face à ce couvre-feu en fin d’après-midi, Olivier Dumas tire un constat regrettable : « Cette restriction va forcément changer la donne sur les entraînements ».

« Ce sera un nouveau coup très dur pour le sport »

Un horaire de début de couvre-feu qui ne colle pas idéalement avec les disponibilités de certains licenciés. Notamment auprès des plus jeunes. C’est pourquoi il a fallu passer au peigne fin chaque alternative possible pour l’ensemble des catégories représentées à l’USMV. Le choix a été fait selon les disponibilités de la majorité des joueurs et parents de chaque catégorie. « 18 heures, ça veut clairement dire la fin des entraînements pour les collégiens et les lycéens. Le Plan B d’urgence qu’on a préparé en amont est de réserver les entraînements à certaines catégories le mercredi après-midi (voir tableau ci-dessous). Je pense tout particulièrement aux collégiens qui n’ont pas de cours. »

« Ce sera un nouveau coup très dur pour le sport. » – Olivier Dumas

On va trouver des terrains, se serrer un petit peu. Ensuite, on va organiser des séances le samedi et le dimanche pour essayer d’apporter aux licenciés leurs deux entraînements quotidiens hebdomadaires, de la meilleure manière possible », espère le dirigeant.

Source : Instagram de l’USMV

Source : Instagram de l’USMV

Bien que ces nouveaux horaires puissent arranger les plus jeunes, cela risque d’être plus compromis pour d’autres. Les joueurs plus âgés sont les plus touchés en termes de disponibilités. Pour diverses raisons, certains ne peuvent se libérer. Un véritable casse-tête en interne. Olivier Dumas est conscient des difficultés de planning de chacun et tente de s’adapter pour satisfaire ses joueurs : « Bien entendu, on est conscient que cette réorganisation de grande ampleur va poser un gros souci pour les U20 Seniors. Ils ne sont pas en capacité de s’entraîner avant la semaine puisque certains sont pris par les études, les écoles supérieures ou alors le travail. L’objectif ici est de faire en sorte d’organiser deux séances, lors du samedi et du dimanche ou plutôt une de meilleure qualité si besoin est. »

Pas question de s’entraîner aux aurores

Parmi les solutions envisagées pour assurer la tenue des entraînements, il y avait la planification de ceux-ci tôt le matin. Certains clubs amateurs de football en France ont opté pour cette alternative, fixant des séances à des heures très matinales. Du point de vue de l’USMV, cette possibilité n’est tout simplement pas envisageable pour des raisons très simples selon Olivier Dumas. « Sans juger personne, parce que l’initiative est très belle, je serais curieux de voir le statut des joueurs qui vont s’entraîner à 6 h 30 le matin », s’interroge-t-il.

« Si je propose ça à mes joueurs, qui ne touchent aucune rémunération pour venir s’entraîner, je suis sûr et certain que je n’aurais pas 16 ou 18 joueurs prêts à venir de bonne heure. Après, chacun fait comme il peut. Tant mieux pour ceux qui peuvent le faire, mais de notre côté, ce n’est en aucun cas une solution envisageable pour les joueurs. Il y en aurait très clairement zéro », argumente fermement le coach.

Un maintien des entraînements à défaut d’organiser des oppositions

Situation sanitaire oblige, les matchs face à des équipes extérieures au club ne sont toujours pas autorisés. « On a logiquement toujours pas le droit de faire des oppositions. On est encore sur un football sans contact », rappelle Olivier Dumas. 

Les mêmes jeunes des catégories U8 et U9 en pleine séance d’entraînement, une des dernières avant l’instauration du couvre-feu à 18 heures. Photo : Tom Bonnard

Les mêmes jeunes des catégories U8 et U9 en pleine séance d’entraînement, une des dernières avant l’instauration du couvre-feu à 18 heures. Photo : Tom Bonnard

« On a la solution de plateaux internes en faisant jouer les plus jeunes entre nous. Mais ça revient au même. Logiquement, on n’est pas en droit. Si à l’avenir, on est autorisé à faire des oppositions contre les autres, cela voudra certainement dire qu’il n’y aura plus de couvre-feu à 18 heures. Donc ça réglera en partie le problème. Dans un autre cas, si on a le droit, mais que le couvre-feu est maintenu à 18 heures, on fera des plannings le samedi. Comme on peut le faire quand toutes nos équipes jouent. C’est-à-dire que ça pourra jouer de 8 heures à 18 heures au même endroit et en alternant les matchs. », conclut-il.

L’USMV reste pour l’instant dans l’expectative quant à la reprise des compétitions, alors que son équipe fanion évolue en Régionale 3. Cependant, la FFF a annoncé mardi 19 janvier, que les clubs amateurs toujours en lice en Coupe de France peuvent reprendre les entraînements afin de préparer le prochain tour qui aura lieu les 30 et 31 janvier. Enfin une éclaircie dans le brouillard dans lequel se trouve le football amateur depuis des mois désormais.

Tom Bonnard et Cyprien Etaix 



Catégories :Auvergne

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