C’est un nouveau challenge que s’est donné Vincent Rebourgeon pour repousser ses limites. Amateur de sport extrême, il a parcouru 650 kilomètres seul sur l’Allier puis la Loire. Un chemin semé d’embûches mais qui amène à de belles rencontres.

Vincent Rebourgeon a appelé son kayak tonneau, ce nom a été choisi car il se retourne très facilement. – Photo : Vincent Rebourgeon
Son nom ne vous dit sûrement rien, pourtant, Vincent Rebourgeon, 26 ans, est en train de réaliser un itinéraire atypique. Ce Saint-Germanois passionné d’aventure est parti de Saint-Germain-des-fossés (Allier) le samedi 9 janvier et est arrivé le 24 janvier à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Son périple en kayak est réussi, mais le défi n’est pas terminé pour le jeune auvergnat car le retour dans l’Allier se fera à vélo.
Originaire de Saint-Germain-des-fossés, Vincent Rebourgeon est mordu de sports extrêmes et d’aventures. « J’aime me lancer des défis et les réaliser. Cela faisait maintenant un petit moment que j’y réfléchissais, mais je n’en avais pas pris le temps », explique-t-il. « Un soir, avec des amis, on a abordé le sujet. Au début ce n’était pas sérieux, puis finalement je me suis dit que c’était le moment. » Une semaine plus tard, Vincent était sur l’eau.
Une semaine pour s’organiser et se décider à partir
Novice dans la discipline, le jeune homme n’a jamais été inscrit dans un club de kayak : « Je n’ai fait du kayak qu’une fois dans ma vie ! ». Il s’est donc équipé avec les moyens du bord, une vieille tenue de plongée et le kayak de son père. Puis Vincent s’est penché sur l’itinéraire afin d’éviter les zones dangereuses.

Voici une petite liste des éléments que Vincent trouve indispensable lors de son parcours en kayak. Mais selon lui, l’objet le plus important est la lampe frontale. – Infographie : Clémence Gabory
Vincent est resté prudent lors de ses deux premières journées sur le kayak. L’objectif était de se familiariser avec son matériel et de combler les potentielles lacunes de sa courte préparation. Malgré son manque d’expérience sur ce type de voyage, le jeune homme se sentait confiant : « Je suis quelqu’un de débrouillard, j’aime apprendre sur le terrain ».
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Une grosse étape pour rattraper la petite d’hier, un peu de vent un…Posted by Vince Jackson on Friday, January 22, 2021
Partir avec son kayak seul en plein hiver est loin d’être un défi facile. Mais c’est ce que recherchait Vincent : « Je n’aime pas la facilité donc je voulais faire ce trajet durant cette saison ». Cet argument n’est pas le seul à avoir motivé l’aventurier. « En hiver, il y a plus d’eau et de courant et, en l’absence de touristes, je suis seul sur l’eau, ça fait du bien », développe-t-il.
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Les premiers jours n’ont pas été de tout repos et ses objectifs quotidiens ont dû être revus à la baisse. Avant de partir, Vincent pensait faire environ 50 km par jour, finalement la distance parcourue était plus proche de 25 à 30 km. Il pensait partir pour un mois de kayak et de vélo mais, confronté à la réalité, a jugé que son trajet durerait plutôt un mois et demi. Toutefois, ce contretemps lui importe peu. « L’avantage est qu’en temps qu’intérimaire je ne suis pas contraint par une date précise de retour », témoigne-t-il.
Une aventure remplie de belles rencontres
La nuit, Vincent est logé chez l’habitant. Le couvre feu à 18 heures ne l’impacte pas, car ces journées sur l’eau se terminent à 16 heures. Malgré la situation sanitaire contraignante, il a toujours été accueilli à bras ouvert. « C’est peut-être de la chance mais je n’ai pas eu beaucoup de refus, se réjouit-il. Je pense que les gens me font confiance car il me voit débarquer avec un kayak, cela donne un indice de crédibilité. »
« Dans ce genre d’aventure, ce que j’aime par-dessus tout c’est rencontrer des gens et créer du lien avec eux. C’est toujours très enrichissant » – Vincent Rebourgeon
Certaines rencontres inattendues feront partie de ses meilleurs souvenirs. « C’était le hasard, mais j’ai croisé deux kayakistes avec qui j’ai bien échangé. Nous avons tellement sympathisé qu’ils m’ont proposé de dormir chez eux lors de mon retour à vélo », raconte-t-il. Pour Vincent, la mentalité des sports extrêmes est le reflet de la solidarité et de la fraternité. Mais ces sportifs ne sont pas les seuls à vouloir l’accueillir : « J’ai été sollicité par des professeurs pour raconter à des élèves mon aventure une fois mon parcours terminé. »

Même les intempéries n’arrêtent pas ce Saint-Germanois. – Photo : Vincent Rebourgeon
Un habitué des défis et des voyages
Ce trajet en kayak n’est qu’un périple supplémentaire à son palmarès de défis. Cette volonté de découvrir le monde autrement a vu le jour en 2016, avec des périples en auto-stop. Vincent a par exemple rejoint le pôle Nord en alternant marche à pied et auto-stop. En 2019, le jeune homme s’est lancé le pari de rejoindre la ville d’Athènes à moto, soit 2.500 kilomètres. Deux ans plus tôt, l’Auvergnat avait traversé l’Atlantique en voilier avec un navigateur : partis des Sables d’Olonnes, ils rejoignent en trente-cinq jours la ville d’Annapolis, capitale du Maryland, aux États-Unis.
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Une fois son itinéraire en kayak puis en vélo terminé, l’aventurier ne compte pas s’arrêter-là. Il a toujours pleins de projets et de rêves à réaliser. Son prochain but ? Traverser l’Afrique du Nord au Sud à moto.
Clémence Gabory
Catégories :Auvergne
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