Exemplaire lors de la bulle estivale d’Orlando, la NBA semble avoir un peu plus de mal à gérer la situation sanitaire cette saison. Entre nouveaux protocoles et nombre grandissant de cas au sein de la ligue, la poursuite du championnat pose question.

Arrêter ? Poursuivre ? En cette période de crise sanitaire, c’est toute la NBA qui scrute chaque prise de parole de son président Adam Silver (photo ci-dessus)
Un peu moins d’un mois après sa reprise, la NBA est plus menacée que jamais. Le 11 mars dernier, le Covid a entraîné l’arrêt de la saison 2019/20 de la NBA. Longtemps, il n’a même pas été question de reprendre. Finalement, le 31 juillet, quatre mois et demi après, la saison régulière a repris son cours dans la bulle d’Orlando. La NBA a lâché pas moins de 150 millions de dollars pour le dispositif.
À la clé, c’est l’entièreté des locaux du Disneyland de la ville Floridienne qui était mis à disposition des franchises. 3 hôtels, de multiples occupations et trois salles de basket où se sont déroulés à tour de rôle les différents entraînements. Résultat, du 31 juillet au 13 octobre, date du dernier match des finales NBA opposant les Lakers de Los Angeles au Heat de Miami, pas un cas de Covid à déplorer au sein de la bulle. Un modèle de gestion qui avait rendu fier Adam Silver, le président de la ligue.
En fin de saison, ce dernier annonçait vouloir attendre 2021 et un éventuel retour du public dans les salles pour lancer la saison 2020/21. Malheureusement, ce vœu est rapidement devenu difficile à réaliser.
Une reprise difficile à négocier…
La saison 2020/21 débutait alors le 22 décembre dernier, sans public mais dans des conditions plutôt « habituelles ». Cette fois, pas de « bulle » car impossible de tenir les joueurs isolés dans leur chambre d’hôtel et loin de leurs familles pendant de nombreux mois, eux qui, à l’image d’Evan Fournier, avaient déjà difficilement vécu les quelques semaines d’isolement à Orlando. “Ne rien avoir à faire hors entraînement, c’était pesant. Il y avait de quoi trouver le temps un petit peu long” confiait l’international français au 10sport.com fin août.
Parmi les mesures tout de même mises en place pour éviter au maximum les risques de propagation du virus, la réduction des déplacements sur le territoire du pays. Cette saison, ce qui n’était pas le cas lors des précédentes années, il n’est pas rare de voir deux équipes s’affronter deux fois en l’espace de trois jours dans la même salle. Le cas de figure s’est par exemple présenté cette semaine entre Philadelphie et Miami ou entre Detroit et Milwaukee.
…et loin d’être un succès
Ces mesures-là n’ont pas empêché le virus de se propager au sein des effectifs. Parmi les franchises les plus touchées, les Boston Celtics. Très performants depuis le démarrage de la saison en décembre, les protégés de Brad Stevens n’ont pas disputé leurs trois dernières rencontres, la faute à la contamination de l’équipe par son leader Jayson Tatum.

Jayson Tatum, un des nombreux joueurs touchés par la récente vague de Covid qui secoue la NBA . Photo : The Daily Dunk
Les C’s ne sont pas les seuls à être touchés. Parmi les 63 joueurs contaminés depuis la reprise le 22 décembre, les Wizards de Washington comptent également plusieurs cas au sein de leur l’effectif, de quoi annuler les matchs face à Utah et Cleveland. Cependant, quelque chose interpelle. Elle aussi victime de l’épidémie de Covid qui a lourdement touché son effectif, la franchise de Philadelphie a dû continuer à disputer ses rencontres avec un roster (effectif) pourtant largement diminué.
Résultat, alors que les coéquipiers de Joël Embiid présentaient jusqu’ici le meilleur bilan de la ligue, ils ont perdu trois de leurs quatre derniers matchs. De quoi faire réagir tout le monde du basket. Consultant dans l’émission NBA Extra sur BeIn Sports, Xavier Vaution, estime une pause de deux semaines est nécessaire. « Je vois pour l’instant une saison qui ne ressemble à rien. Un coup les joueurs jouent, un coup ils ne jouent pas. Ça n’a pas de sens. On est en train de fausser les résultats. »
Même réaction chez certains joueurs comme George Hill. NBA Extra relayait mercredi les déclarations du meneur à Oklahoma City. « Si la situation est aussi dramatique, pourquoi on n’arrête pas ? »
Pas d’arrêt mais un nouveau protocole sanitaire
Pour Adam Silver, le boss de la NBA, une nouvelle interruption n’est aujourd’hui pas d’actualité. Cependant, on s’active en coulisses pour rendre le déroulement normal de la saison possible. Cette semaine, un nouveau protocole a été mis en place par la ligue. . Ce dernier doit être respecté à la lettre par tous les acteurs sous peine de sanction. Les joueurs n’ont désormais plus le droit de recevoir dans leur chambre d’hôtel lorsqu’ils sont en déplacement.
Chez soi, les réceptions doivent se limiter à la famille ou au personnel employé (masseurs, cuisiniers). Il est également interdit de sortir de son domicile pour autre chose que pour aller à l’entraînement. Finalement, une bulle déguisée semble se profiler. Permettra-t-elle un retour rapide à la normale ? Espérons-le si on veut retrouver rapidement un basket de qualité sur les parquets américains.
Adrien Cornu et Tual Fichaut
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