Avec la forte augmentation des personnes qui franchissent les portes des recycleries, les équipes sont constamment sollicitées.

Les locaux de la Ressourcerie d’Issoire. Photo : Antoine Allart
“C’est loin d’être de tout repos.” Voilà une phrase qui résume assez bien le travail monstre des équipes du réseau national des ressourceries et recycleries françaises. Partout en France, les fils d’attente aux portes de ces structures n’ont cessé de s’allonger ces derniers mois. C’est notamment le cas de celle du pays d’Issoire, située dans la ville du même nom. Gaëlle, l’une des dix salariés, résume en trois chiffres, sa réponse et celle de ses collègues.
40 personnes
En plus des membres salariés au sein des ressourceries, énormément de bénévoles consacrent de leur temps afin de donner un coup de main pour la récolte des dons ou la vente en boutique auprès des clients.
Au sein de la Ressourcerie d’Issoire, ce sont une dizaine de salariés et une vingtaine de bénévoles qui cohabitent. S’ajoute à tout ce beau petit monde, une dizaine de jeunes en période d’insertion professionnelle, embauchée par les services communaux de la ville d’Issoire. Les 40 membres de la Ressourcerie d’Issoire sont mobilisés à 100 % !
Chacun d’entre eux est réquisitionné afin de pallier à l’afflux constant de clients et de donateurs. A Issoire, les chiffres parlent d’eux-mêmes. “Le 5 décembre dernier, en sortie du second confinement, plus de 420 clients ont foulé le seuil de la porte de notre boutique. Alors qu’en moyenne, ils dépassent à peine les 100 par jour”, confie fièrement Gaëlle.
Les chiffres de la ressourcerie d’Issoire sont loin d’être anecdotiques. L’engouement est national, comme le confirme Le Monde.
3 avantages
Depuis les cinq dernières années, la Ressourcerie tente de se faire une place dans le paysage issoirien. Mais la tâche n’est pas facile avec un public peu sensibilisé par le marché de la seconde main.
Les deux périodes de confinement sont, assez naturellement, venues insuffler chez de nombreux Français le goût de l’occasion. C’est pourquoi, les ressourceries ont connu un boom énorme au niveau des dons et des achats.
En sortie de confinement, les équipes de la Ressourcerie d’Issoire ont donc vu débarquer un nouveau public soucieux de découvrir le marché de la seconde main.
Afin d’expliquer leur fonctionnement, ces dernières ont dû exposer leur leitmotiv qui se décortique en trois principaux avantages : l’aspect écologique, économique ainsi que celui social.
L’aspect économique reste le plus important pour la plupart des clients. En effet, les produits proposés, au sein des ressourceries, sont vendus à des prix défiants toutes concurrences. C’est donc l’occasion parfaite pour mettre la main sur des articles inaccessibles lorsqu’ils sont neufs.
Cependant d’autres préoccupations amènent certains clients à se diriger vers les ressourceries. Certains militent pour un monde plus écologique, en réduisant à leur échelle le phénomène de surconsommation, comme l’explique Julien, un jeune étudiant de 25 ans : “Depuis deux ans, je m’habille exclusivement avec des vêtements d’occasions. J’ai vraiment l’impression de faire du bien à la planète.”
D’autres souhaitent aussi donner de la force aux ressourceries qu’ils considèrent comme le futur des magasins avec l’importance de l’aspect social. “Venir à la Ressourcerie, c’est venir à la rencontre de personnes”, souligne Gaëlle. En achetant à la Ressourcerie d’Issoire, les clients participent à l’émancipation professionnelle, mais aussi personnelle, de certaines personnes exclues des modèles habituels.
6 étapes
Les équipes des ressourceries françaises croulent sous les dons. Ce qui est une excellente nouvelle pour l’approvisionnement des boutiques. Cependant, dans ces objets de toutes sortes, tout n’est malheureusement pas disposé à être vendu. En effet, certains confondent ressourcerie et déchèterie.
“Il est primordial que nous fassions un tri avant de mettre en boutique les dons que nous recevons. Et cela nous demande beaucoup de précautions et d’attention afin de ne pas mettre en vente des produits cassés ou trop endommagés”, explique Gaëlle.
Afin d’assurer une mise en boutique sans impair, les membres de la ressourcerie suivent un protocole strict, composé de six étapes : la récupération des dons, leur classification, leur inspection, leur tri et recyclage, leur stockage puis pour conclure leur mise en vente.
L’affluence en constante hausse est donc une véritable épreuve pour les équipes de la Ressourcerie d’Issoire. La pression amenée avec des donneurs et des acheteurs, toujours plus nombreux, pousse ses membres à toujours se surpasser. Mais comme le souligne Gaëlle, “plus ça fonctionne, plus on se dit que l’on fait quelque chose d’important”.
Antoine Allart
Catégories :Auvergne
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