Un vélo pour Noël, mission impossible ? 

Aujourd’hui, à l’approche des fêtes de Noël, de nombreux magasins de vélos du Puy- de-Dôme sont en rupture de stock. Un phénomène qui s’étend à l’échelle nationale alors que la crise sanitaire a provoqué une flambée des ventes de vélos. 

Difficile de trouver un vélo pour Noël. Crédits Photo : Culture Vélo Boyer

Difficile de trouver un vélo pour Noël. Crédits Photo : Culture Vélo Boyer

Un vélo sous le sapin, ce serait un superbe cadeau pour Noël. Il faudra cependant prendre son mal en patience avant de recevoir sa bicyclette. Face à la nouvelle passion des Français, le marché du vélo n’arrive pas à suivre la cadence. Et de nombreux magasins sont en rupture de stock. 

“Dans notre magasin, on a énormément de choix, mais étant donné que chaque client à une demande précise, bien souvent elle n’est plus disponible et il faut attendre les prochaines livraisons”, explique le chargé de communication de Culture Vélo Boyer à Cournon-d’Auvergne. 

Face à ces ruptures de stocks, les familles doivent s’adapter pour offrir le plus beau des cadeaux à leurs enfants. “Je voulais acheter un VTT à mon fils de 15 ans, mais il y a des ruptures de stocks partout. Je ne trouve pas le bon modèle ni chez Décathlon, ni chez Intersport. Et dans les magasins spécialisés, le délai d’attente est très long”, détaille Mickaël, père de famille clermontois. 

Les usines en difficulté face à une demande exceptionnelle

L’épuisement des stocks de vélos est un phénomène qui s’étend à l’échelle nationale. Depuis le premier déconfinement, le nombre d’adeptes de la petite reine a explosé. La prime gouvernementale de 50 euros “Coup de pouce, vélo”, le beau temps et la crainte de prendre les transports en commun en pleine crise sanitaire  sont les trois facteurs majeurs qui explique le succès massif de la bicyclette.

Selon les professionnels du secteur, il faut s’attendre à une augmentation de près de 120% du nombre de ventes de vélos en 2020 par rapport à 2019. Entre le 15 mai et le 12 juin 2020, les ventes de vélos ont augmenté de 117% selon les chiffres de l’Union Sport et Cycle. Face à cet engouement, les fabricants ont du mal à suivre la cadence.  

Les usines d’assemblage de vélos ne parviennent pas à tenir la cadence. Crédits Photo : Moustache

Les usines d’assemblage de vélos ne parviennent pas à tenir la cadence. Crédits Photo : Moustache

La fabrication des vélos et des pièces détachées est majoritairement localisée en Asie de l’Est. La Chine et Taïwan représentent 95% de la production. Du mois de décembre 2019 à avril 2020, en pleine pandémie de Covid-19, les usines asiatiques sont restées fermées. Résultat, alors que la demande en vélos est gigantesque, les usines se retrouvent débordées. 

La situation est similaire pour les nombreuses usines d’assemblage situées en Europe, et notamment au Portugal, en Espagne et en France. En effet, elles sont très dépendantes des pays asiatiques au niveau des pièces détachées. “On a des délais de livraison qui sont très longs pour les pièces détachées parce qu’elles sont acheminées par bateaux depuis l’Asie de l’Est. Le retard accumulé à cause de la pandémie n’arrange pas la situation”, confirme le chargé de communication de Culture Vélo Boyer. 

L’autre problème que rencontrent les vendeurs de vélos est que certains modèles sont très prisés, ce qui favorise les ruptures de stocks. “Beaucoup de clients ont des demandes similaires et se tournent vers le même type de vélos”, explique Romain, vendeur chez Intersport. 

Vélo électrique, le Graal pour Noël !

Depuis le déconfinement, c’est bien le vélo électrique qui a le vent en poupe. “Aujourd’hui, près de la moitié des vélos que l’on vend sont électriques. La marque la plus recherchée par les clients est Moustache, une marque française”, détaille le chargé de communication de Culture Vélo Boyer. “Les gens ont envie d’acheter des vélos électriques parce qu’ils sont très pratiques pour se déplacer au quotidien tout en ayant un côté écologique”, poursuit-il. 

“Avec la démocratisation du vélo électrique, la pratique du vélo est accessible à tous”, explique Romain, vendeur chez Intersport.

À quelques jours des fêtes de Noël, difficile d’imaginer un vélo électrique glissé sous son sapin. Les délais d’attente ont explosé. “J’adore le vélo et je voulais m’acheter un vélo électrique pour aller à la Fac, mais le modèle que je souhaite n’est pas disponible avant la fin de l’année 2021”, regrette Nathan, un étudiant clermontois. 

50% des vélos vendus par le magasin Culture Vélos Boyer sont électriques. Infographie : Bastien Chaize et Baptiste Restier

50% des vélos vendus par le magasin Culture Vélos Boyer sont électriques. Infographie : Bastien Chaize et Baptiste Restier

Alors si vous souhaitez réellement avoir un vélo d’ici le 24 décembre, il vous faudra vous tourner vers le marché de l’occasion. Mais attention, là encore, la petite reine est très prisée. 

Bastien Chaize et Baptiste Restier



Catégories :Auvergne

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