Reconfinement : le succès des techniques de relaxation

À l’heure du reconfinement, des outils comme la méditation ou la sophrologie se retrouvent être des aides nécessaires face à l’accentuation des troubles psychologiques.

La pratique du yoga peut être une aide précieuse dans la gestion du stress dû au confinement. Photo : Coline Cornuot

La pratique du yoga peut être une aide précieuse dans la gestion du stress dû au confinement.
Photo : Coline Cornuot

Depuis septembre, le moral des Français est en berne. Olivier Véran l’a lui-même avoué jeudi soir lors du point épidémique sur le Covid-19 : « La santé mentale des Français s’est significativement dégradée. » Selon les professionnels du bien-être, se retrouver enfermé chez soi provoque cette fois encore de fortes tensions psychologiques.

« Le confinement occasionne davantage de stress et de peur, il crée des manques très violents », avertit Dominique Léger, sophrologue et hypnothérapeute sur Vichy. Un sentiment aussi partagé par Samia Boudjema, adepte du yoga : « Cette période est très frustrante et a augmenté mon stress, d’autant plus que j’ai eu à gérer de grosses journées de travail derrière mon ordinateur. » Pour Dominique, la peur est au centre de toutes les angoisses : « Il y a la peur de l’avenir, le doute ou encore le manque de confiance envers le gouvernement. Les gens sont malmenés, se sentent impuissants, détaille-t-elle. La situation touche tout le monde, mais les angoisses se manifestent différemment selon chacun. »

En cause ? « Le battage médiatique très fort et le manque de liens, qu’ils soient émotionnels, intellectuels ou physiques. » Entre éloignement social, difficultés occasionnées par le télétravail et peur de l’avenir, le confinement fait ressortir des « états latents », c’est-à-dire des pathologies antérieures.

« Rompre l’isolement et le stress »

Méditation, relaxation, yoga… Ces disciplines sont des atouts précieux pour canaliser ses émotions. La sophrologie est un bon moyen pour apprendre « à penser positivement » au terme d’un « travail en conscience », insiste Dominique Léger. En étant à l’écoute de son cœur, cette discipline créative aide à « accueillir les moments d’angoisses et à répondre à ses besoins par la respiration ». Elle s’adapte à chacun, et se révèle très utile pour contrôler les angoisses actuelles. Si certains professionnels de ces thérapies peuvent cette fois continuer de réaliser des rendez-vous dans des conditions classiques, d’autres ont été forcés de se tourner vers des moyens alternatifs, comme l’envoi de vidéos.

Florence Valla, professeure de yoga à Saint-Etienne, a mis en place des cours à distance pour que ses élèves continuent la pratique. Et elle a eu beaucoup de retours positifs : « Mes élèves me disent que ça les aide vraiment, que cela permet de rompre l’isolement et de réduire la peur. » Malgré tout, ces thérapies et ces procédés sont complexes à exécuter à distance : « le yoga est basé sur le lien, un lien difficile à recréer à travers une vidéo », regrette Florence.

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Ces procédés permettent aussi de lutter contre la sensation d’enfermement. « Les techniques de visualisation me permettent d’être là où je le souhaite », raconte Juliette Didelot, 20 ans, étudiante à Angoulême. « J’ai une bonne imagination, j’ai commencé la méditation pendant le premier confinement et cela m’a permis de m’évader, de dépasser les murs. »

Vivre le moment présent

Que ce soit seul ou guidé par un professionnel, chacun peut trouver des solutions pour contrôler ses émotions. Surtout dans ce contexte difficile. Mickael Chanet, concepteur de mobilier, raconte : « La méditation est le meilleur moyen de gérer le stress. Quand dehors c’est la tempête, dedans c’est le calme absolu. Ça permet aussi de prendre du recul vis-à-vis de l’actualité, de moins réagir à l’émotion instantanée. » « Il faut s’autoriser ce lâcher prise », conclut Samia, pour qui le yoga a été un moyen de se recentrer sur elle-même et sur ses émotions. Pour Dominique, il n’y a « pas de honte à se faire aider », car la sophrologie est là pour répondre aux besoins et aux attentes. Selon elle, la première chose à faire est de s’ancrer et de vivre le moment présent. Elle conseille de « couper les médias, d’aller le plus possible dans la nature pour se créer un univers intérieur ».

Retrouver un état d’esprit positif, c’est le socle commun à l’ensemble de ces pratiques. Pour prendre son temps et du recul par rapport au contexte anxiogène, les conseils se rejoignent et chacun dispose d’un panel de procédés pour choisir ce qui lui convient le mieux. Pour certains, il est aussi nécessaire de se faire accompagner par un psychologue. Des aides nécessaires puisqu’un confinement partiel pourrait se poursuivre encore longtemps, avec son lot de troubles psychologiques. « Dépression, troubles du sommeil, anxiété, perte de motivation », tous ces maux pourraient s’aggraver s’ils ne sont pas rapidement pris en compte.

Camille Rouget et Coline Cornuot



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