Le Cavilam (Centre d’Approches Vivantes des Langues et des Médias) est resté fermé pendant les deux mois du confinement et cela a eu un impact économique immense. Le 25 mai, l’établissement a rouvert ses portes et a organisé début septembre sa rentrée universitaire en obligeant le port des masques, les distanciations sociales et en limitant le nombre d’étudiants dans chaque classe.

Une ambiance étrange règne dans les couloirs vide du Pôle Universitaire Lardy qui sont habituellement remplis d’étudiants internationaux du Cavilam. Photo : Oman Al Yahyai
Les étudiants inquiets de l’ampleur de la crise économique et de son futur, qui auraient dû être présents à Vichy aujourd’hui, ont successivement annulé leurs vols, certains même depuis mars. Ce sont notamment les étudiants d’origine sud-coréenne, une nationalité que le centre accueille majoritairement en hiver, qui ont commencé à annuler leurs réservations dès le début de la pandémie. L’établissement qui pensait que l’été 2020 allait être prometteur, se retrouve désemparé. Le nombre d’étudiants est extrêmement faible par rapport aux années précédentes et cette chute risque de perdurer encore quelque temps.
“Cette année, nous accueillons seulement 20% du nombre d’étudiants par rapport aux années précédentes”, indique Grégory Lasne, deux semaines après cette nouvelle rentrée universitaire, directeur adjoint de la structure. En effet, en se promenant dans les couloirs du Pôle universitaire Lardy et aux alentours, les étudiants étrangers se font rares. “En temps normal, ce sont majoritairement des étudiants italiens, suisses et mexicains qui rejoignent notre centre”, explique le directeur adjoint.
“Cette année, nous avons réussi à garder quelques étudiants originaires des pays frontaliers mais pour le reste c’est encore très compliqué.”
– Grégory Lasne, directeur adjoint
Et malheureusement, les nouvelles ne sont pas à l’optimisme, avec une résurgence de cas aux quatre coins du monde, la situation est loin de revenir au beau fixe. “Pour nous, le bilan est très clair. Nous avons perdu plus de 50 % de nos recettes économiques et nous nous attendons à un retour à la normale pas avant deux ans.”
Une métamorphose numérique
Cet effondrement de l’activité du Cavilam, ne l’a pourtant pas empêché de trouver des solutions et de s’adapter très vite à la situation. “Dès le mercredi 18 mars, deux jours après l’annonce du confinement, tous nos étudiants ont eu accès à des cours en ligne”, souligne Grégory Lasne. Cette anticipation a demandé énormément de travail aux équipes éducatives qui ont dû se former afin d’assurer des cours virtuels. Ces efforts étaient essentiels car selon Grégory Lasne, “il faut trois étudiants en ligne pour rapporter autant d’argent qu’un étudiant en présentiel”. Le virage numérique du Cavilam a donc été vivement accéléré par ce confinement soudain.

L’ensemble des cours en ligne proposés via le site internet du Cavilam.
L’option “en ligne” a fait et sera encore nécessaire durant “la plus courte période possible”, espèrent profondément les équipes du Cavilam. Car le marché des cours en ligne, très juteux, devient un véritable champ de bataille et la concurrence est rude. “Notre principal atout, en temps normal, est cette immersion totale dans le mode de vie à la française. La situation sanitaire vient enrayer l’entièreté de notre système d’apprentissage.”
Une rentrée inhabituelle
Cette année, contrairement aux années précédentes, il y a beaucoup moins d’étudiants asiatiques. Une étudiante chinoise, installée à Vichy depuis septembre 2019, explique les changements de sa rentrée scolaire par rapport à l’année dernière. “Nous sommes obligés de garder notre masque pendant les cours et de respecter les distanciations physiques entre nous. On ne peut plus travailler en groupe.” Cela est perturbant car les étudiants du Centre avaient pour habitude de toujours travailler en groupe.
Cette dernière ajoute également que rien n’a changé par rapport à l’emploi du temps ou au nombre d’étudiants dans les salles de classe. Cependant toutes les sorties organisées par le centre ont été proscrites, “c’est dommage parce que les sorties étaient amusantes et on en apprenait plus sur la culture française. C’était aussi l’occasion de pouvoir travailler notre français avec des locaux.”
À cause de Covid-19, les sorties au cinéma, les escapades au sein d’autres villes françaises et les dégustations extrêmement appréciées par les étudiants ne sont plus d’actualité. Même si l’avenir de la pandémie reste incertain, cette étudiante espère que les choses reviendront vite à la normale. “J’ai encore huit mois de plus ici et je veux vraiment passer de bons moments avant de partir.”
Oman Al Yahyai et Antoine Allart
Catégories :Vichy
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