Coronavirus : le quotidien chamboulé des personnels navigants d’Air France

Les annonces du Président concernant le confinement et la fermeture des frontières avec les pays non européens ont fait l’effet d’un coup de massue pour Air France. Hôtesses de l’air et stewards, habitués à faire beaucoup d’heures de vol, voient leurs avions cloués au sol.

Un avion au sol à l’aéroport Charles de Gaulle ©Maxime C.

Un avion au sol à l’aéroport Charles de Gaulle ©Maxime C.

Le rez-de-chaussée de la cité du personnel navigant commercial (PNC) d’Air France, à l’aéroport Charles de Gaulle, est inhabituellement calme et silencieux. La grande salle de réserve, destinée aux hôtesses et aux stewards qui effectueront un vol dans le cas d’une absence de dernière minute d’un membre de l’équipage prévu, n’est guère plus agitée. 

La cité d’Air France, de fourmilière à désert

« C’est assez choquant. Aujourd’hui, nous ne sommes qu’une vingtaine de PNC dans la salle alors que d’habitude, nous sommes plus d’une centaine… La cité est une vraie fourmilière en temps normal », décrit Nicolas, steward sur le long-courrier.

La majorité des hôtesses et des stewards, ne reprendront pas leur activité avant la réouverture des frontières européennes, espérée en septembre par Ben Smith, le PDG de la compagnie. En effet, l’activité aérienne de la compagnie est réduite de 98%. Air France perd chaque jour plusieurs millions d’euros.

Le quotidien des PNC d’Air France chamboulé

Les hôtesses et les stewards ne sont pas l’exception qui confirme la règle. La plupart sont au chômage partiel et touchent 84 % de leur salaire. Cependant, pour ceux qui ont le « mal de terre », il existe une possibilité pour voler pendant que la population est en confinement. Les PNC peuvent se déclarer en « OK-Vol » sur les vols de rapatriements. « Normalement on se déclare « OK-Vol » sur nos jours de repos, avec la crise, on vole sur nos jours d’inactivité », indique Sylvie, une chef de cabine.

Pour les allers des vols de rapatriement, les avions voyagent à vide. Les passagers, ayant la plupart du temps pris une compagnie low-cost pour l’aller, sont bloqués à l’étranger. Ces compagnies ne garantissent pas de rapatriement en cas de crise, « les voyageurs sont donc angoissés et épuisés pour leur vol de retour et ne sont pas tout le temps des plus sympathiques », témoigne Nicolas avec le sourire.

Au total, 125 000 Français ont été rapatriés par Air France depuis le début de la crise sanitaire. Mais les vols ne se limitent pas aux rapatriements des Français. Les avions d’Air France effectuent aussi beaucoup de transports de marchandises et de matériel médical.

Préparer l’après coronavirus  

Après que l’État a donné un coup de pouce à la compagnie en acceptant que cette dernière ne paye plus de taxe, de cotisation de sécurité sociale et de redevance de navigation aérienne pendant la crise, Ben Smith se prépare déjà à la sortie de crise.

Son objectif est de « reconstruire un groupe différent, dans une industrie du transport aérien fortement bouleversée ». Il souhaite ainsi repenser les méthodes de travail et programmes d’Air France en termes de produit, service, relation client…

Le futur d’Air France est encore flou, « si les frontières ré-ouvrent en septembre, on devrait retrouver 30% de notre activité pour le long courrier, explique Nicolas. L’objectif est de retrouver 90% de l’activité totale des vols en 2021 et un retour à la situation normale pour 2022. »

                                                                                                                     Julie Amblard



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