Depuis que le Covid-19 a frappé la France, le gouvernement a multiplié les mesures pour tenter d’endiguer la pandémie. Mesure la plus stricte pour l’heure : le confinement. Quelques heures avant que celui-ci ne soit effectif, de nombreux Français se sont rués sur les commerces alimentaires. À Vichy, les grandes enseignes semblent déjà retrouver calme et sérénité.
Après la cohue subie en début de semaine, le magasin Cora de Vichy a retrouvé une activité plus normale. Photos : Clara Maillé, Frédéric Josset.
D’ordinaire si fréquentés, qui plus est lorsque le beau temps est au rendez-vous, les bords de l’Allier sont quasiment déserts depuis quelques jours à Vichy. Même constatation du côté du centre ville, laissé sans vie. En cause : le confinement national, imposé par le président Emmanuel Macron, lundi 16 mars, pour lutter contre l’épidémie du Covid-19. Pourtant, contrairement aux apparences, la vie ne s’est pas arrêtée. Quelques Vichyssois poursuivent leur chemin, dans une ambiance étrangement calme et sereine.
Un calme et une sérénité apparente, du moins, car la crise est bien là. “Il y a des gens inquiets”, confesse Frédéric Josset, responsable Marketing et Communication de l’enseigne vichyssoise de Cora. Malgré tout, les employés des supermarchés restent sur le pont, afin de permettre à tous de combler leurs besoins alimentaires. “Le remplissage des rayons se fait désormais à partir de 3 heures du matin. À 8h30, au moment de l’ouverture du magasin, tous les employés de l’épicerie ainsi que ceux qui mettent en rayon rentrent chez eux”, explique le communiquant.
“On a du mal à remonter la pente et remplir les rayons”
Tout comme Frédéric Josset, qui assure avoir “tout bien fait”, prenant les mesures nécessaires pour limiter le risque d’infection des clients et membres du personnel, le Grand Marché, lieu très prisé des Vichyssois, s’est adapté. “On a fermé les après-midis, restreints nos présences pour éviter d’être contaminés entre nous, détaille Patrick Laurent-Varange, responsable placier. On a aussi du gel hydroalcoolique à disposition dans le bureau et on évite les contacts avec les gens.”
Après avoir été prises d’assaut en début de semaine avant que le confinement ne soit effectif, mardi 17 mars à midi, tout semble rentrer dans l’ordre. “On n’a pas eu de problèmes d’approvisionnement, rassure Frédéric Josset. Par contre, il n’en reste pas moins qu’on a du mal à remonter la pente et remplir les rayons.” Avec des chiffres “dignes d’un mois de décembre”, l’enseigne rouge et bleue a été dévalisée. Désormais, quelques habitués circulent encore dans les rayons, aux côtés de clients venus faire des courses d’appoint. Du côté du Grand Marché, les producteurs semblent tous êtres prêts à se déplacer pour le week-end des 21 et 22 mars, tout en respectant les mesures déployées.
Tandis que d’autres enseignes alimentaires au cœur de la ville thermale continuent de s’adapter, à l’image de Domino’s Pizza, qui poursuit son service de livraison grâce au paiement en ligne, ou encore le magasin de Vrac L’Ingrédient qui s’astreint à des mesures strictes, les allées du Grand Marché sont empreintes d’une ambiance particulière. “On voit des gens qui sont inquiets mais c’est plutôt détendu. Les gens ont bien pris note du confinement, il y a une circulation dans le marché qui est calme et sereine”, confie Patrick Laurent-Varange.
Une ambiance propice à l’échange. Confinement oblige, lorsque les habitants de Vichy sortent, ils cherchent l’interaction sociale. “Les gens échangent beaucoup avec les commerçants. Il y a peut-être plus de contact, comme il y a moins de monde”, analyse le chef placier du Grand Marché. Toutefois, cet instant de répit ne se fait pas au détriment des gestes barrières et mesures de protection. Les commerçants sont tous équipés de gants, et une “prise de conscience” collective semble s’être opérée. Entrées limitées, réorganisation, marquages au sol : tout est mis en place pour veiller à la sécurité des clients. “La grande distribution et le commerce alimentaire, après le système de santé, est le deuxième secteur prioritaire”, constate lucidement Frédéric Josset.
Mélina Massias
Catégories :L'Evenement, Vichy
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