Environnement : quand la magie de Noël laisse place à la surconsommation

Sapin, jouet, fois gras… Tant d’éléments sujets à la consommation. Une période de fête qui se transforme peu à peu en une machine commerciale.

Le magasin de King Jouet accueille des consommateurs pour les achats de Noel. Photo : Lisa Hervé

Le magasin de King Jouet accueille des consommateurs pour les achats de Noel. Photo : Lisa Hervé

À quelques jours de Noël, c’est la course aux jouets. Dans le centre ville de Vichy, les habitants se ruent dans les boutiques en tout genre pour espérer dénicher le meilleur cadeau. À King Jouet, les Vichyssois viennent en nombre pour se procurer l’ours Cubby, jouet phare de cette année, et autres jeux très convoités.

Déborah travaille depuis maintenant quatre ans dans le magasin. “Même si on a de moins en moins de monde chaque année, en partie à cause de l’expansion d’internet, les jouets attirent toujours autant”, observe-t-elle. Mais derrière ces réjouissances qui illuminent les yeux des enfants, un constat dénué de magie apparaît : un véritable business commercial persiste. Fête préférée des Français, Noël reste l’ennemi de l’écologie.

C’est la course aux jouets ! Francine et François choisissent leurs cadeaux. Photo Lisa Hervé

C’est la course aux jouets ! Francine et François choisissent leurs cadeaux. Photo Lisa Hervé

Une surconsommation déplorée mais actée

Un adversaire qui résiste toujours et qui fait le bonheur des commerçants. Même si certains se disent contre la surconsommation, la réalité est autre. “On ne peut pas être écolo, il n’y a pas le temps maintenant. On est beaucoup trop actif. Je travaille 50 heures par semaine, comment voulez vous que je fabrique mes propres jouets pour mes trois enfants ?”, s’interroge Déborah.

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Noël est tout de même une fête joyeuse. Pour les deux amies Suzanne et Christine Dupuy, Noël rime avec tradition : “On le fêtera traditionnellement, c’est-à-dire foie gras, fruits de mer, saumon fumé, que des mets de saison. On a un budget conséquent pour cette année”. Au niveau des cadeaux, Marisse Moron, opte pour “la surprise” : “J’adore gâter mes enfants et mes petits-enfants.”

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Et quand la surconsommation arrive dans la discussion, ces traditionalistes de Noël se montrent fatalistes. “Je suis contre, évidemment, mais c’est la joie de Noël et les commerçants doivent bien faire leur chiffre d’affaire, déplore Christine. C’est Noël tous les jours et je n’aime pas les fêtes commerciales.” Jean-Pierre, lui, regrette le Noël de son enfance : “Enfant, il y avait des sapins avec des magnifiques boules multicolores et maintenant, on a des horribles diodes avec des couleurs qui ont peu d’intérêts. La réalité est peut-être moins intéressante que le rêve de l’innocence !” 

Des chiffres qui montrent une consommation importante

Qui dit Noël, dit foie gras ! Au cours du mois de décembre, l’association de la protection des animaux L214 a dévoilé des images d’un élevage de canards, au sein d’une exploitation en Dordogne. L’exploitation visée a été médaillée au concours général agricole. Dans la vidéo, des canards et des canettes sont jetés comme des objets dans de grandes bennes. Comme le décrit Var Matin, on y voit “le bec des jeunes oiseaux mâle brûlé, tandis que les femelles, qui ne sont pas utilisées, meurent de faim dans de gros containers”. La France produit 75 % du foie gras mondial”, d’après le site Libération Champagne. Un aliment apprécié de Noël mais de plus en plus contesté.

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Mais Noël, c’est aussi le sapin. Chaque année, six millions de sapins sont achetés en France, dont un million qui sont artificiels. L’Association Française du Sapin de Noël Naturel (AFSNN) recommande l’utilisation de sapins naturels plutôt qu’artificiels. Pour eux, le conifère en fin de vie peut-être composté ou encore coupé en morceaux de bois. A contrario, le sapin artificiel n’est pas biodégradable. Fait à partir de plastique, à base de pétrole, sa destruction est nocive pour l’environnement et pour l’homme.

Un budget qui varie

Le budget moyen de cette année sera en légère baisse par rapport à celui de 2018. Mais il reste tout de même important. Celui de l’année 2019 est estimé à 549 euros, détaille L’Express. A l’inverse, en 2018, les Français avaient en leur possession un budget de 578 euros.

Pour les cadeaux (voir ci-dessus), les Français seront généreux en 2019. Selon RTL, par rapport à 2018, la somme attribuée pour les cadeaux augmentera de 15 euros et sera d’environ 340 euros. De la tradition aux commerces, la fête de Noël est devenue plus attractive et sa magie commence à s’estomper. Malgré cela, la tradition tend à perdurer. Mais Noël continuera à être un théâtre de consommation.

Morgan Légal et Lisa Hervé



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