Jeudi 21 novembre, les éleveurs de Marcillat-en-Combraille (Allier) se sont rassemblés devant la cantine du collège. Opposés à la réforme imposant un menu végétarien par semaine, ils ont combattu le feu par le feu : un barbecue a été installé devant le bâtiment, à l’heure du déjeuner. Une dégustation qui n’a laissé personne indifférent.
Il est midi quand les premiers enfants sortent de classe pour déjeuner. Devant les grilles du collège, ils sont alors reçus par un comité d’une vingtaine d’éleveurs pour une dégustation 100% locale. Ces derniers leur proposent des petits morceaux de viande de charolaise, cuits au barbecue sur place.
Les enfants se prêtent au jeu, mais aussi les parents, présents pour l’occasion. L’idée de cette action est d’ailleurs venue de plusieurs parents d’élèves, comme l’explique Frédéric Blanchonnet, éleveur bovin et membre du syndicat FNSEA 03 : « L’envie de se mobiliser est venue des parents d’élèves agriculteurs. Ils étaient nombreux à ne pas être en accord avec cette mesure. L’idée est alors venue d’organiser un barbecue et une dégustation bon enfant devant le collège. »
Soutenir l’économie locale
À Marcillat, ce qui fait débat, ce n’est pas d’augmenter la consommation de produits végétaux, mais bien de délaisser la viande et ses nutriments. « Ce n’est pas judicieux d’imposer un menu entièrement végétal et d’obliger les enfants à se passer des protéines de la viande, dénonce Frédéric Blanchonnet. Par exemple, le jour où nous avons fait le barbecue, le repas végétarien qui était au menu n’était pas du tout équilibré. »

Photo : Frédéric Blanchonnet
Mais au-delà de la nutrition des écoliers, la mesure dérange les éleveurs. Si elle est la réforme phare de la loi EGalim, cette dernière contient d’autres mesures qui, elles, se font attendre. « Cette loi contient d’autres critères, dont la juste rémunération des producteurs qu’ils soient éleveurs ou agriculteurs. Cette mesure-là n’est pas encore appliquée, pourquoi imposer celle sur les menus végétariens d’abord ? », s’interroge l’éleveur bovin.
« On veut de la viande ! »
Le maire de la commune, Christian Chito, a pris la parole sur France 3 à la suite de cette action. Selon lui, la colère des éleveurs bourbonnais est justifiée : « Nous sommes dans un département qui vit de l’agriculture. Cette loi n’envoie pas un bon signal pour l’économie du territoire. »
Pour Frédéric Blanchonnet et les éleveurs, ce n’était « que du positif ! » La dégustation s’est déroulée dans une ambiance conviviale, et les quelques membres des forces de l’ordre présents sur place n’ont pas eu à intervenir. Un enthousiasme partagé par les enfants qui criaient depuis la cour du collège: « On veut de la viande ! »
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