Depuis plusieurs mois, l’entrée de la ville de Vichy est métamorphosée. Envahie par des engins en tout genre, l’agglomération n’est plus que l’ombre d’elle-même. Pourtant, si l’agacement prédomine chez les riverains, les travaux visent à améliorer leur cadre de vie. D’ici 2020, l’avenue Aristide Briand et son square voisin devraient troquer leur désuétude pour une toute nouvelle apparence, similaire à celle du centre-ville.

Les travaux ont accaparé l’entrée de ville de l’agglomération vichyssoise. (Mélina Massias)
Les trous, les pelleteuses, les gravats se sont emparés des abords de Vichy depuis de longues semaines. Automobilistes et piétons se retrouvent dans des situations de circulation délicates et pesantes au quotidien. « Les habitants sont surtout impatients que ça se finisse car c’est très contraignant pour eux, que ce soit en terme de circulation, de nuisances sonores ou visuelles », confie Clément Delavault, employé au service voirie de la mairie de Vichy.
Les questions de praticité ne sont pas propres aux circonvoisins. Les commerçants pâtissent aussi de la situation. « C’est vraiment embêtant pour les clients. On me le répète à chaque fois ! Pour se garer en ce moment c’est vraiment dur, j’ai moi-même dû aller stationner assez loin », renchérit Salim Loumghari, gérant du « Barbier du Parc », nouvel établissement qui a ouvert ses portes en août dernier. Les travaux, qui visent à réhabiliter le Square Albert 1er, et s’étendent de la source de l’hôpital à l’intersection entre le boulevard John Kennedy et la rue Sévigné, devraient donner un nouveau visage à l’entrée de la ville. “D’un point de vue visuel, ce sera beaucoup moins large, moins routier, plus paysagé”, précise Clément Delavault.
“Aujourd’hui, on a une voie qui est très large, avec une double entrée à deux fois deux voies. Demain, ce ne sera plus qu’une entrée à deux fois une voie.” – Clément Delavault, employé au service voirie
Malgré l’avancée constante des ouvriers, le chantier devrait s’étendre jusqu’en février 2020. Un impact non négligeable pour les entreprises. « On va finir avec 50 % du chiffre d’affaire en moins, déplore Claude Girard, gérant de l’établissement de restauration « Flam’izza », situé en plein cœur des travaux. Il faut des années pour monter une trésorerie et en quelques mois, elle est partie à la poubelle. Ça nous coûte très, très cher. » Les réunions de concertation de la mairie, organisées régulièrement depuis octobre 2018, n’ont rien changé : les pertes sont colossales. « Les gens ne savent même plus s’ils peuvent entrer ou non ! », souffle Claude Girard, qui a vu son établissement se vider du jour au lendemain avec le début des travaux.
Adieu trésoreries et économies
Même ses plus fidèles clients ont déserté l’enseigne. Pourtant, le restaurateur et son personnel continuent de travailler au rythme habituel. « C’est pour avoir mieux derrière donc on espère que ça va nous rebooster. De toute façon il fallait le faire : c’était une entrée de ville qui était horrible, catastrophique », se rassure le patron. Si l’établissement n’est pas encore « à l’agonie », Claude Girard espère toutefois que les travaux ne s’éterniseront pas.

Difficile pour les passants de savoir s’ils peuvent ou non entrer dans l’enseigne de Claude Girard, qui propose pizzas et flammenkueche. (Mélina Massias)
Au printemps prochain, il compte sur la nouvelle esthétique de la ville pour attirer des clients. En outre, le « Flam’izza » bénéficiera d’une terrasse, chose qui était inimaginable jusqu’alors. En plus des réunions régulières et des conseils prodigués, la mairie a supprimé les taxes sur les terrasses pour les entreprises impactées par les travaux. « Ça se compte en centaines, voire milliers d’euros, mais c’est toujours ça, c’est un geste », souligne Clément Delavault.
L’avenir, motif de satisfaction
Pour Salim Loumghari, qui vient d’inaugurer son salon dédié aux activités de barbier, les opérations d’aménagement apparaissent comme un véritable investissement sur l’avenir. « Je suis un jeune artisan donc forcément, démarrer avec des travaux ce n’est pas l’idéal. Mais je suis ravi de l’initiative. Ça va embellir le paysage, les rues, on va retrouver des places de stationnement ; c’est très bien. Il n’y a que des points positifs en fait ! », salue le Bourbonnais.

Avant d’acquérir son local, Salim Loumghari ne savait pas que le « Barbier du Parc » ouvrirait ses portes aux milieux d’un chantier. (Mélina Massias)
L’emplacement détenu par Salim Loumghari, situé en face des parcs verdoyants qui bordent les rives de l’Allier, est une réelle satisfaction pour lui qui a « tout fait pour entrer en contact avec les anciens propriétaires ». Et aucun regret ne l’envahit en contemplant les rues en chantier qui entourent son local. « Les travaux vont magnifier la ville pour 30 ans. C’est beau qu’une municipalité se mobilise pour l’embellissement de son agglomération », analyse l’auto-entrepreneur.
À l’entrée de ville, les pelleteuses et autres engins de chantier devraient avoir disparus du paysage avant les élections municipales de mars prochain. Après quoi, d’autres chantiers devraient être lancés dans l’agglomération. « Le but ensuite, c’est d’aller jusqu’à ce qu’on appelle la place Victor Hugo, en bout des rues Georges Clémenceau et du Président Wilson. Il y a tout un carrefour à feux qui doit faire 300 mètres de long. L’objectif c’est de lancer ça plutôt sur les deux prochaines années », confesse Clément Davault. L’aspiration de la municipalité étant de redonner une homogénéité visuelle et architecturale à tout le mythique centre-ville vichyssois.
Mélina Massias
Catégories :Vichy
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