La magie du procès théâtralisé

Un prévenu qui sort de l’ordinaire sera appelé à comparaître vendredi pour des faits qui remontent à plus de 27 ans. Devant une centaine de personnes, les membres du tribunal de grande instance de Cusset jugeront Lucius Malfoy, fervent partisan de Vous-Savez-Qui.

Procès Harry Potter

Laurent Béard dans son costume de président du jury. (Léa Gallardo)

“Le but est d’amener les gens à franchir les portes du tribunal, explique Laurent Béard, substitut du procureur. L’idée c’est d’ouvrir la juridiction au plus large public possible et de briser cette image négative que renvoient les tribunaux.” Le temps de deux heures, le tribunal de grande instance de Cusset (Allier), vendredi 4 octobre, se métamorphosera en Ministère de la magie, cette institution incontournable de l’univers d’Harry Potter, créé par l’auteure J. K. Rowling.

En choisissant de confronter la fiction et la réalité, Laurent Béard souhaite mettre en place un procès ludique, tout en gardant certaines réalités de procédures officielles. “Nous voulons être cohérents avec ce qui a été fait dans les livres au niveau des personnages et des actions afin que le procès soit le plus réaliste possible.”

De vrais chefs d’accusations

La naissance de ce projet remonte au mois d’avril, avec une première réunion pour déterminer le projet, le thème et le prévenu. Pendant ces six derniers mois, tous les avocats, magistrats et fonctionnaires de l’institution ont été mis à contribution sur leur temps libre. “Cela nous a demandé beaucoup de temps et d’énergie mais peu de budget, puisque chacun apporte ses propres accessoires. À l’exception de l’ordre des avocats qui a financé les costumes.”

Bien que le procès s’inspire d’un univers fictif, les chefs d’accusations, eux, sont bien réels, avec notamment trois délits qui entrent dans le champ de compétence du tribunal. “Lucius Malfoy devra répondre des crimes suivant : violences sur personne vulnérable, évasion d’Azkaban – la prison des sorciers – et violences aggravées sur des moldus, des personnes sans pouvoirs.”

Un procès magique

Contrairement aux nombreux procès des livres, ce procès-là se base sur la vraie procédure française, avec une expertise psychologique et une convocation en justice. Néanmoins, cela n’empêche pas l’utilisation de plusieurs artifices magiques pour plonger l’audience dans une ambiance spéciale, avec notamment des bougies accrochées au plafond ou des fioles remplies de potions.

“Même s’il y a des décors et animations, il y a de vraies questions qui se posent juridiquement”, affirme Laurent Béard. C’est donc pour cela que les rôles seront assurés par les membres du tribunal. Toutefois, chacun sortira de sa zone de confort et exercera le rôle d’un de ses confrères. Seule différence avec un procès typique, le jury sera composé de deux président : un sorcier – incarné par Laurent Béard – et un moldu.

Grâce aux partages sur les réseaux sociaux, Laurent Béard a pu constater que beaucoup de personnes sont intéressées pour assister à ce procès qui promet d’être magique. “Si c’est un succès, il se pourrait qu’on refasse ce genre d’intervention sur une autre thématique car en ce moment, les procès se basant sur des univers connus génèrent un vrai enthousiasme”, souligne le substitut du procureur. Pour faire honneur au monde d’Harry Potter, les spectateurs sont attendus costumés, à l’instar du jury.

*Informations pratiques : ouverture des portes du tribunal de grande instance de Cusset à 19h45, accessible à tous dans la limite des places disponibles (environ 100 places).

Léa Gallardo et Emma Fourreau



Catégories :Vichy

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1 réponse

  1. Lucius mérite une peine exemplaire !

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